L'Inde qui deviendra le pays le plus peuplé du monde d'ici 2028, compte aujourd'hui 1,25 milliards d'habitants ! Soit plus de 18 fois la population française et près de 104 fois celle de la Belgique… Autre chiffre ahurissant : en 10 ans, sa population a augmenté de près de 18 %. Ce qui est tout à fait énorme. Pour endiguer et contrôler au minimum son taux de natalité, le gouvernement indien encourage vivement la contraception. Mais pas n'importe laquelle : la stérilisation pure et simple.

En un an (2013), ce serait pas moins de 4 millions de femmes qui auraient ainsi été stérilisées.

Une méthode efficace à n'en point douter mais qui suscite énormément de questions et d'indignations au vu des méthodes et des moyens utilisés …

Entre obligation et conditions épouvantables

L'Inde étant une société très patriarcale, il n'est pas ou très peu question de vasectomie pour les hommes. Du coup, ce sont les femmes qui vont devoir à elles seules réguler le taux de fécondité démentiel du pays. 65% des femmes auraient ainsi recours à cette pratique. En théorie elles sont volontaires, au courant des conséquences et pensent que l'intervention ne comporte aucun risque.

Mais dans la pratique c'est tout autre chose ! Un exemple survenu la semaine dernière parle de lui-même. A Chandauli, le docteur R.K.

Gupta a ainsi procédé à la stérilisation de 27 femmes en … une heure. Un travail à la chaîne et de piètre qualité qui a suscité de vives réactions. Notamment de la part de Colin Gonçalves, directeur de l'ONG Human Rights Law Network, qui a dénoncé les faits : "Ces femmes sont traitées comme du bétail. En phase postopératoire, elles sont parfois laissées à même le sol, dans le sang et la saleté ».

Pour une autre affaire du même genre, il avait attiré l'attention des autorités en déclarant : "La stérilisation doit être volontaire et réalisée dans la dignité".

Ce qui apparemment n'est vraiment pas le cas. Ces stérilisations sont souvent réalisées sans eau, ni électricité et à la lumière de simples torches… De plus, le côté volontaire est souvent remis en question.

De nombreuses femmes, parmi les plus pauvres ne savent par exemple même pas que l'opération est irréversible…

Une évolution dans les méthodes ?

Apparue dans les années 50, cette stérilisation massive a pour point de départ les recherches d'un démographe indien. Ce dernier préconisait de stériliser les femmes de plus de trois enfants pour éviter tout risque de famine devant l'expansion (ou explosion ?) démographique. D'un système de quotas initial, l'Inde est ensuite passée à la vitesse supérieure dans les années 70. Plus de 8 millions de femmes ont été ainsi stérilisées en 2 ans entre 1976 et 1977.

Mais énorme problème, ces opérations étaient absolument non volontaires. De véritables camps de stérilisations furent alors battis et des millions d'Indiennes et d'Indiens y furent parqués de force par les policiers…

Aujourd'hui, le responsable du projet S.

K. Sikda n'en démord pas : "Les gens sont libres de faire ce qu'ils souhaitent". Le programme actuel, entré en cours en 2012 proposerait notamment des moyens variés et l'interdiction d'une « course aux chiffres ». Pourtant de nombreux abus sont constatés. Dont ceux du docteur Gupta. Interrogé sur ces affaires, il a répondu : «Ce n'est pas ma faute, le gouvernement m'a mis sous pression pour atteindre des objectifs. » …

Allez savoir qui du gouvernement ou des docteurs est le plus fautif…

Il faudrait peu-être aussi leur parler des préservatifs ...