Par le biais d'un communiqué publié le jeudi 2 juillet sur son site web, l'association Mousse a fait savoir qu'elle se constituait partie civile contre Marc-Yvan Teyssier, conseiller municipal du Parti chrétien-démocrate à Vourles (Rhône), pour « injure publique et provocation à la haine et à la violence envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle. »
Connu sur Twitter pour ses nombreux dérapages homophobes
Marc-Yvan Teyssier, âgé de 56 ans, est le président du Parti chrétien-démocrate - fondé en 2009 par Christine Boutin, ancienne ministre du Logement de Nicolas Sarkozy - pour le Rhône.
Il dirige plusieurs agences immobilières dans la région lyonnaise. Il a également été juge au tribunal de commerce de Lyon de 1989 à 1999.
Marié et père de 9 enfants, Marc-Yvan Teyssier est tristement connu - depuis plusieurs mois - pour ses nombreux dérapages homophobes sur le site de microblogging Twitter. Ils lui ont valu plusieurs articles sur des sites de médias nationaux et locaux. Ce qui n'a pas mis un frein à ses tweets délirants à caractère discriminatoire. Bien au contraire.
Aucune association nationale de lutte contre l'homophobie n'ayant jugé utile, jusqu'à présent, de lui intenter un procès, alors que certains de leurs dirigeants étaient directement visés par ses tweets homophobes...
Audience devant le tribunal correctionnel de Paris au mois de septembre
L'association Mousse - peu connue du grand public et malgré des ressources financières assez limitées - a décidé de remédier à cette situation intolérable. Fondée en 2000 par des étudiants de Sciences Po Paris, elle est engagée dans plusieurs domaines : activités sociales, judiciaires, humanitaires et éducatives.
Ayant plus de 5 années d'existence, elle a la possibilité de mener des actions judiciaires contre les auteurs de propos homophobes (injures, diffamation, provocation).
L'association Mousse s'est donc constituée partie civile contre Marc-Yvan Teyssier. La première audience devant le tribunal de grande instance de Paris se déroulera le 10 septembre prochain.
Une nouvelle qui a été saluée par de nombreux internautes, exaspérés et choqués par les tweets homophobes que cet élu de la République publie presque quotidiennement, en toute impunité.
« Je confirme que l'homosexualité EST une abomination »
Petit florilège - qui est loin d'être exhaustif - des propos tenus sur Twitter par le président du PCD du Rhône : « Je confirme que l'homosexualité EST une abomination », « Autoriser le mariage homo est un hymne à la mort », « L'homosexualité est une dégénérescence » ou encore « La promotion de l'homosexualité dans les sociétés occidentales n'est qu'une étape vers celle de toutes les déviances. »
Internet n'est pas une zone de non-droit. De nombreux internautes ont tendance à l'oublier.
Les injures publiques à caractère homophobe sont punies de 6 mois d'emprisonnement et d'une amende de 22 500 euros. La provocation à la haine à la violence et à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de son ou de leur orientation sexuelle est punie d'un an d'emprisonnement et/ou d'une amende de 45 000 euros. Il appartient désormais à la justice de se prononcer sur la suite qu'elle donnera aux propos scandaleux de Marc-Yvan Teyssier.
Christine Boutin également dans le collimateur de la justice
Christine Boutin, la très bigote et très peu gay-friendly présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate, comparaîtra le 23 octobre prochain devant le tribunal correctionnel de Paris pour « incitation à la haine en raison de l'orientation sexuelle. » Dans une interview accordée à la revue trimestrielle Charles, sortie en kiosques en avril 2014, elle avait déclaré : « L'homosexualité est une abomination. » Détail plutôt étrange : la circonstance aggravante d'homophobie n'a pas été retenue contre elle.
Ce sont désormais deux responsables et élus du Parti chrétien-démocrate - allié des Républicains, parti politique dirigé par Nicolas Sarkozy - qui sont dans le collimateur de la justice pour des faits presque similaires. Troublant, non ?