32 ans après le drame, l'affaire du petit Grégory refait surface depuis une quinzaine de jours dans les médias. En effet, l'enquête a été relancée lorsque Marcel et Jacqueline Jacob, l'oncle et la tante de Jean-Marie Villemin, ainsi que Ginette Jacob, sa belle-soeur, ont été interpellés par les gendarmes, puis placés en garde à vue. Grâce au logiciel AnaCrim et aux progrès de la science, de nouveaux éléments de preuve ont été mis à jour par les enquêteurs. Alors que l'on croit tenir une nouvelle piste, les trois septuagénaires accusés d'enlèvement et séquestration suivie de mort ont depuis été relâchés, mais restent placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact entre eux.

Un témoin clé en 1984

Hier soir, Murielle Bolle a été à son tour mise en examen pour "enlèvement suivi de mort". Cette femme de 48 ans, témoin clé de l'Affaire Grégory en 1984 qui s'était rétractée sous la pression de la famille, est aujourd'hui placée en détention provisoire. A l'époque âgée d'à peine 15 ans, la jeune femme qui logeait chez sa soeur au moment de la mort de Grégory avait livré un témoignage accablant contre son beau-frère Bernard Laroche. Elle avait déclaré que Bernard Laroche avait enlevé en voiture Grégory pour le remettre aux époux Laroche. Une hypothèse que privilégie les enquêteurs. Mais pour Maître Gérard Welzer, l'avocat de Marie-Ange Laroche, après analyse cette version "ne tient pas" !

Il ajoutera au micro de BFMTV : "Et toute cette partie d'analyse de sa déposition, on en parle pas, et on fait comme si on repartait le 5 novembre 1984".

Récemment, un cousin de Murielle Bolle s'est manifesté expliquant que cette dernière aurait reçu des violences physiques au moment de son témoignage lorsque le garçonnet a été retrouvé ligoté dans la Vologne.

Il aurait avoué qu'"en ayant vu BFMTV et les autres télévisions tourner en boucle sur ces questions, il se serait souvenu que Murielle Bolle lui aurait dit qu'elle avait subi des pressions, voire des actes de violence de la part de son entourage" a récemment déclaré Jean-Paul Teissonnière, le conseil de Muriel Bolle. Une déclaration appuyée par d'autres témoignages, notamment par le voisinage.

Une rétractation toujours suspecte

32 ans en arrière, Murielle Bolle avait livré aux enquêteurs un témoignage pesant contre son beau-frère Bernard Laroche. Elle avait assuré que le 16 octobre 1984, jour de la mort de Grégory, Bernard Laroche était venu la chercher à la sortie du collège. Il aurait pris la direction de Lépanges-Sur-Vologne, lieu de résidence des parents de Grégory. "Lorsque mon beau-frère est revenu, il était accompagné d'un petit garçon que je ne connaissais pas" avait déclaré à l'époque Murielle Bolle. Le véhicule se serait ensuite garée sur une place à Dorcelles, la ville où le corps du garçon de 4 ans a été retrouvé. Murielle Bolle témoigne : "Bernard est descendu avec le petit. Je n’ai pas quitté le véhicule. Je ne saurais préciser le temps qu’il s’est écoulé pendant son absence. Une chose est sûre, c'est que Bernard est revenu seul."

Le lendemain du meurtre, Murielle Bolle en voyant voit la photo du petit Grégory dans les journaux comprend rapidement que son beau-frère peut en être l'auteur.

Elle ne dira rien par peur, mais finira par livrer sa vérité. Un témoignage qui sera confirmé le 5 novembre au matin dans le bureau de Jean-Michel Lambert, le juge d'instruction. Mais une fois rentrée chez sa famille, l'adolescente passera une première nuit agitée. Certains témoins parlerons même d'altercation. Dès la première heure le lendemain, Murielle Bolle, accompagnée de sa mère, se rendra dans le bureau du juge pour se rétracter. Elle ne changera jamais de version...