En Juin 2016, l’incertitude sur ce symptôme laissait indécis… Maladie ou pas ? Travailler trop ne dirige pas nécessairement vers le burn-out. Cependant, ayant conscience d’une souffrance dont les manifestations sont diverses : symptômes émotionnels et cognitifs, épuisement physique, émotionnel et mental, symptôme physique ; la HAS définit une conduite à tenir.
Le burn-out, un ovni ?
En 1974, le psychanalyste Herbert J. Freudenberger décrit ce nouveau syndrome : "Les gens sont parfois victimes d'incendie, tout comme les immeubles. Et sous la tension produite par un monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer [… ] ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même si l'enveloppe externe semble plus ou moins intacte". Le terme est employé en France, on l’entend parfois sans avoir une connaissance réelle de ce dont on parle.
Pourquoi prendrait-on cette souffrance au sérieux, alors qu’il s’agit peut-être d’un « fourre-tout » ? A l’heure actuelle, les médecins se heurtent à ce diagnostic qui est parfois complexe, car non reconnu comme maladie. Il n’y a pas que ce fait. Le travail peut être source d’autres souffrances psychologiques ou psychiatriques telles que la dépression ou le harcèlement.
Comment trier et reconnaître le burn-out ? Car en effet, ce syndrome est présent, et beaucoup de personnes dont la pression et la désillusion sont parfois énormes tombent dans ces symptômes. Pour le résumer, on parle d’épuisement professionnel de personnes qui travailleraient trop en perdant toute faculté d’être apte à donner du sens à leurs actes.
Travaillant parfois sur des tâches répétitives ou nombreuses, stressé ; le travailleur éprouvant ce syndrome serait-il une victime dans cette société désormais devenue illusoirement multi-tâche ? Pourrait-on se heurter en quelques sortes à une demande d’efficacité irréalisable ?
Burn-out, quèsaco ?
Le surplus de travail provoquerait-il une réaction en chaîne vers ce syndrome ?
Selon une étude de Technologia, 3,2 millions de personnes actives en France sont en situation de risque élevé de burn-out, toutes catégories professionnelles confondues. Qui ne s'est jamais senti tendu, stressé sur son lieu de travail ? Mais à quel moment ou quelles situations peuvent éventuellement sur une personne lambda aboutir au développement du burn-out ?
Les symptômes émotionnels sont l’anxiété, la tristesse, l’hypersensibilité et l’absence d’émotions. Ces sentiments ne sont-ils pas banaux, éprouvés en fonction d’un événement ; et forts à divers degrés en fonction de chaque personne ? Les émotions étant fluctuantes ; être contrarié, silencieux un jour, solitaire le lendemain, triste parfois confirmerait-il le syndrome ? Les signes cognitifs sont les troubles de la mémoire, de l’attention et de la concentration. Les personnes peuvent aussi être en isolement social, développer un comportement agressif ou violent, se remettre en cause professionnellement et éprouver un sentiment de dévalorisation. Les troubles physiques sont les troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, et gastro-intestinaux.
Que faire pour être alerte ?
Compte-tenu de ces réactions que chacun peut avoir à un moment donné, il est évident qu’un suivi des salariés serait essentiel pour détecter ce syndrome confu, mais qui peut avoir des conséquences graves sur la vie d'une personne. Désormais, le burn-out est cité comme syndrome. C’est aussi un premier pas vers une reconnaissance en tant que maladie. La HAS dirige donc médecins et médecins du travail, en concertation, vers une prise en charge personnalisée pour amener vers un retour au travail. Cela passe par l'arrêt de travail, et des interventions psycho-thérapeutiques ou psycho-corporelles : relaxation, ou méditation en pleine conscience par exemple avec l'ajout d'anti-dépresseurs si cela est nécessaire. Il y a d’autres comportements que l’on pourrait adopter : ralentir le rythme ! Le dilemme de le reconnaître maladie subsiste, néanmoins un pas énorme vient d’être fait.