En France, Il y a eu une pénurie de gel hydroalcoolique et les prix ont donc flambé sur ce produit de protection indispensable jusqu’au décret du 6 Avril 2020 qui a décidé d’un prix plafonné et rendu ainsi ce produit sanitaire accessible à tous.
De nombreux citoyens ont adopté les recettes de sites internet non sécurisées. La recette de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) du gel hydro alcoolique publiée à l’origine pour des professionnels de la pharmacie est la seule recette à suivre mais peut présenter des dangers si faite à la maison.
Fabriquer son gel hydroalcoolique maison : Dangereuse idée
Les ingrédients du gel hydroalcoolique paraissent simples : alcool ménager, protoxyde d’hydrogène (eau oxygénée), glycerol et eau bouillie qu’il faut acheter en pharmacie selon l’OMS afin d’être accompagné par son pharmacien et de sécuriser sa production ou utilisation à domicile en restant en conclusion encadré par "du personnel qui sait manipuler des produits et sait définir les quantités", explique Olivier Bourdon, pharmacien à l’hôpital Robert Debré.
Fabriquer son propre gel antibactérien, c’est utiliser des produits toxiques, et suivre scrupuleusement des proportions, éviter l’évaporation, stocker des produits toxiques après la concoction et éviter les risques de brulures.
S’improviser chimiste, c’est manipuler sur sa paillasse dans sa cuisine des solvants, des substances dont on ne sait pas les réactions en fonction des mélanges entre l’eau oxygénée, l’acétone, l’acetaldehyde, l’acide formique, et les alcools. Ainsi il convient de suivre la recette de l'OMS à la lettre pour éviter la combustion spontanée et la détonation.
Bien utiliser son gel anti-bactérien désinfectant
Nos mains restent les membres du corps que nous utilisons toute la journée. Se laver les mains est recommandé par santé publique France car c’est une mesure barrière. Une méthodologie précise de lavage de 30 secondes est à apprendre avec le gel hydroalcoolique acheté, préparé par soi-même et avec le savon car cela consiste à frotter :
- les paumes entre elle
- le dessus de chaque main
- sous les ongles
- dans l’interstice des doigts
Malgré l’effervescence du nouveau besoin de gel anti bactérien en accord avec la norme NF EN 14476, gage de qualité et d’efficacité, le nettoyage au savon reste la première priorité.
Gel hydroalcoolique conçu seul non reconnu
Fabriquer son gel anti bactérien maison a eu des rebonds en tant qu’activité rassurante, ludique peut être, pratique aussi, car elle répondait durant la pénurie à des besoins urgents de familles inquiètes.
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (AFSSAPS) en 2009 a défini ce qu’est un bon produit gel hydroalcoolique pour la désinfection. Internet foisonne en DIY (do it yourself), coudre et fabriquer son masque maison selon les normes de l'Association française de normalisation (AFNOR) a eu énormément de succès précédemment. Face aux potentielles ruptures de stocks de gels anti bactériens, le créer soi-même est devenu une imprudente priorité car il y a des risques avec les produits chimiques.
Pourquoi avoir eu envie de le créer seul ?
La tension due à la présence de la Covid 19, a poussé les gens à créer leur produit de protection chez eux à base d’aloe vera, d’huile essentielle, de glycerine, de vodka, sans tenir compte de la sécurité, des contre-indications et des accidents domestiques ayant déjà eu lieu avec de l’eau de Javel par exemple. Nous rappelons que ces produits ne sont pas conformes à la recette de l'OMS.
Ce désinfectant sans l’être est plus doux avec de la menthe poivrée, de l’arbre à thé, de l’aloé Véra, de la lavande, de l’huile d’olive, de l’amande douce, ou de l’eucalyptus. Cette fabrication est malheureusement également non reconnue à l’heure actuelle pour son efficacité dans la désinfection.
Abandonnez son tablier de cuisine pour s’équiper tout simplement de matériel de chimiste et fabriquer votre gel anti bactérien nécessite uniquement le tuto recette OMS, même si cela reste malheureusement non recommandé à domicile.
Mieux vaut utiliser précautionneusement et sans exagérer son gel anti bactérien
« Lave toi les mains avant de manger », ordonnent les parents aux enfants. Désormais, depuis le 16 mars 2020, date du premier confinement contre la Covid-19, c’est notre credo de se laver les mains au savon de Marseille, ou d’utiliser un gel hydroalcoolique acheté en pharmacie ou en centre commercial pour se désinfecter les mains.
Notre rythme de lavage de main ou désinfection rapide est plus récurrent.
Si les habitudes de ce lavage étaient liées auparavant à des événements précis :
- avant manger
- après manger
- lorsque l’on sort des toilettes
- lorsque l’on rentre chez soi après l’école
- lorsque l’on a pris les transports en commun
- après de la cuisine ou des travaux
- ou tout simplement lorsque nos mains sont sales
Désormais il n'y a plus de motifs. Pour éviter les infections et le Sars-covid 2, se laver les mains est un geste barrière du quotidien à faire :
- N’importe quand (mais sans trop en faire)
- En extérieur
- En revenant de ses courses
- Sur le lieu de travail
- Lorsque l’on pousse la porte de son bâtiment
- Lorsque l’on pousse la porte d’entrée de son entreprise, les trois portes de la cantine, le portail de son parking, sa porte de voiture ou lorsque l’on touche quelque chose tout simplement
Le gel hydro alcoolique reste un produit sanitaire qui utilisé à outrance contredit sa première mission car il peut avoir d'autres risques.
"L’alcool est un exhausteur de pénétration. Cela peut réduire les moyens de défenses de la surface de la peau : on amenuise la flore cutanée et on risque de développer d’autres pathogènes car tous les germes que l’on a à la surface de le peau ne doivent pas être éradiqués. Nous avons la flore cutanée résidente qui est là pour nous défendre. Et on en a une transitoire qu’il est bon d’éliminer par le lavage des mains", a déclaré Céline Couteau, maîtresse de conférences à la faculté de pharmacie de Nantes à Ouest-France.
Gel hydroalcoolique : 'un Saint Graal protecteur' et solidaire inter-entreprise
Conformément à la publication de l’OMS, il y a eu un effet rebond positif car des industriels de la chimie, des parfumeurs, des alcooliers ou encore des industriels du sucre ont complètement modifié leurs productions, suivi ce tutoriel de l’OMS et fourni le gel hydroalcoolique nécessaire aux établissements de santé, aux maisons de retraites et aux Ehpads qui étaient dans un fort besoin.