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Deux nouvelles études, menées par l'université de Newcastle en Grande Bretagne et par des chercheurs suédois conduits par Maj Rundölf (université de Lund, Suède), confirment la nocivité des néonicotinoïdes, une famille de dangereux pesticides commercialisés sur le marché agricole dès le début des années 1990. Les expertises de ces scientifiques démontrent que non seulement les abeilles ne sont pas repoussés par ces substances insecticides, mais elles sont plutôt attirées par elles.
Comme si ces substances mortelles contenaient des phéromones capables d'attirer les butineuses de la ruche ou les abeilles sauvages. Avec ces nouvelles études, les théories d'absence de nocivité développées par les industriels des pesticides et insecticides ne tiennent plus la route. Et, sans des interdictions gouvernementales drastiques, les abeilles de la planète pourraient totalement disparaître dans les 20 prochaines années. Aussi rapidement que les dinosaures.D'autant plus que le ministre de l'Agriculture a refusé le moindre euro à l'apiculture. Alors que les abeilles étaient sur terre 60 millions d'années avant les dinosaures, comme l'ont révélé des analyses sur des abeilles retrouvées intactes dans de la lave de volcan.
Les expériences effectuées sur les abeilles par les chercheurs britanniques Geraldine Wright et Sébastien Kessler confortent les premiers résultats des scientifiques Suédois. Les insecticides "tueurs d'abeilles" ne repoussent pas les butineuses. Au contraire, elles les attirent. "Lorsque des butineuses affamées pouvaient choisir entre une substance sucrée traitée à un néonicotinoïde et une solution de sirop sucrée non traitée, aucune des deux espèces n’a évité la nourriture traitée", affirment, résultats détaillés à l'appui, détaillent Nigel Raine de l'université de Guelph, au Canada et Richard Gill de l'Imperial College, au Royaume-Uni.
Mais les observations des deux chercheurs vont encore plus loin, et leurs observations permettent de mieux comprendre le mystère de la disparition des abeilles. Les deux scientifiques, dont la communauté internationale des chercheurs reconnaît le sérieux et les compétences, ajoutent : "De manière surprenante, les insectes préfèrent en fait les solutions traitées avec l’imidaclopride et le thiaméthoxame, deux des néonicotinoïdes les plus répandus...". Du Canada à la Grande-Bretagne, en passant par la Suède ou par la France, après les expertises réalisées par l'Inra Avignon, le diagnostic est identique et la conclusion des plus alarmistes : "On s'achemine vers une disparition totale des abeilles et des insectes pollinisateurs".
Réformer le moratoire Européen pour éviter la disparition des abeilles ?
Ces nouvelles études interviennent au moment où 70 % des abeilles domestiques et sauvages ont disparu en France. Dans tous les pays du monde, les apiculteurs enregistrent des pertes d'abeilles colossales, alors que ces insectes sont plutôt résistants. Ce génocide intervient alors quel les abeilles et bourdons assurent 90 % de la pollinisation des arbres fruitiers, des cultures, des forêts et constituent le maillon indispensable de la reproduction des plantes. Pourquoi les pouvoirs publics demeurent autistes aux mises en garde des scientifiques, pratiquent en France et ailleurs la politique de l'autruche ? Dans une France qui connaît de nombreux dysfonctionnements, où la Banque Postale n'est plus à l'écoute de ses fidèles clients ,où le frelon asiatique, prédateur des abeilles, file le bourdon aux apiculteurs et contribue à la destruction des colonies d'abeilles ayant résisté aux insecticides, la nomination de Nicolas Hulot en qualité de ministre de l'environnement pourrait apporter une lueur d'espoir aux apiculteurs et à tous les défenseurs de la biodiversité, des abeilles, et des oiseaux.
En effet, ces derniers disparaissent aussi en masse, car ils consomment beaucoup d'insectes. Un récent ministre de l'agriculture expliquait aux apiculteurs que les mortalités massives d'abeilles n'étaient pas grave. Il préconisait d'utiliser une partie des fonds européens pour financer la création de centaines de milliers d'essaims artificiels, et de produire ainsi plus d'abeilles pour compenser les rangs des butineuses victimes des insecticides et pesticides. En somme, ce politique défendait un "Verdun de l'apiculture", les générations tuées étant remplacées par d'autres générations.
Le dossier "abeilles", qui a filé "le bourdon" à tous les ministres de l'agriculture depuis 25 ans, constituera un lourd défi pour le nouveau ministre Nicolas Hulot. Au même titre que le dossier biodiversité en général. Est-il normal que la France ait perdu 15 000 apiculteurs et 70 % de ses abeilles en dix ans ?
Est-il normal que la France, couverte d'une vaste végétation florale, importe 73 % de sa consommation annuelle de miel ? Même si des médailles sont décernées pour les meilleurs miels des apiculteurs du Sud Est de la France . Les études scientifiques énumérées plus haut pourraient bien constituer la partie visible de l'iceberg de la destruction de très nombreuses espèces.