Fortement implanté, le sexisme finit par se banaliser sur le lieu de Travail, et devient un vulgaire moment du quotidien, à subir pour les Femmes. On parle alors de sexisme ordinaire. Ainsi, d'après une étude réalisée par le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle en décembre 2013, 8 femmes sur 10 seraient régulièrement confrontées à des comportements sexistes.
Le sexisme, qu'est ce que c'est ?
Le sexisme désigne une attitude discriminatoire allant à l'encontre de l'égalité des êtres humains, se basant sur le sexe de l'individu.
"Elle a dû passer sous le bureau", "elle est trop gentille pour ce métier"...
autant de commentaires pernicieux polluant le quotidien professionnelle des femmes, fait de remarques sur le physique (compliments salaces, remarques désobligeantes...), blagues sur les femmes en général ("vous les femmes", "fais pas ta blonde"...), situations dévalorisantes (sous-estimation, tâches ingrates, devoir travailler plus), etc. Résultat : une baisse du morale des salariées, qui peuvent se sentir exclues lorsqu'elles travaillent dans une profession masculine. Des mots, des gestes, des comportements, des actes qui marginalisent ou infériorisent les femmes. 80% d'entre elles affirment être régulièrement confrontées à des actes sexistes. Et on ne parle même pas du harcèlement sexuel et moral...
Des différences au travail selon le sexe
Les femmes représentent aujourd'hui 47,7% de la population active. Presque la moitié donc. Pourtant, les inégalités au travail sont nombreuses. Aussi, on relève une différence de rémunération de près de 23% entre les hommes et les femmes. En 2014, pour un poste à temps plein, un homme touchait en moyenne 2 410 euros net par mois, contre 1 962 euros pour une femme, soit une différence de 448 euros.
Comment expliquer un tel écart ? Les explications sont données par Alterecoplus, et conçue à partir d'une étude de la DARES. On découvre que, du fait des nombreux stéréotypes qui perdurent dans notre société, 30% des femmes ont un emploi à temps partiel, contre seulement 7% pour les hommes. Cela peut s'expliquer dans la répartition des tâches domestiques au sein du ménage, notamment après la naissance d'un enfant.
Autrement dit, les femmes sacrifient leur temps de travail professionnel au profit du temps de travail familial, les stéréotypes confinant la femme à son statut de mère. Leur conjoint continue de travailler normalement, bénéficiant généralement d'un salaire et d'une position hiérarchique plus importante. Vient ensuite le phénomène de la ségrégation professionnelle. En effet, on distingue les professions "féminines", qui demanderaient des qualités typiquement féminines (douceur, patience, écoute...) comme les métiers d'infirmière, de secrétaire ou d'enseignante. A titre indicatif, 97% des secrétaires, 87% des infirmiers, et 70% des enseignants seraient des femmes. Or, force est de constater que ce sont généralement des métiers peu qualifiés et donc moins rémunérateurs.
A contrario, dans des métiers considérés comme "masculins", les femmes sont minoritaires : 5% parmi les chauffeurs, 14% parmi les ingénieurs, ou encore 14% parmi les chefs d'entreprise. Enfin, toujours selon cette étude, près de 11% des différences de rémunération entre les hommes et les femmes seraient sans explication, trouvant probablement racine dans la discrimination à l'embauche, ou dans l'accès aux promotions.
Un second travail
Faire le ménage, les courses, emmener les enfants à l'école, préparer le repas... Après le travail, un autre job nous attend : le travail domestique. Toutefois, on constate rapidement que le temps consacré n'est pas le même selon le sexe. L'INSEE a publié une étude analysant le temps hebdomadaire consacré au travail domestique selon le type de ménage, le sexe, et la position de l'individu au sein du ménage, comparé à une semaine de travail de 39 heures.
On apprend qu'une femme en couple, avec des enfants consacre en moyenne 34 h au travail domestique, contre seulement 20 h pour un homme en couple, avec des enfants. Ainsi, après avoir accompli son travail professionnel quotidien, une femme doit se consacrer aux tâches ménagères : d'où une part importante des femmes travaillant à temps partiel (30%).
Une égalité homme/femme encore lointaine
On se souvient du 7 novembre 2016 : les femmes étaient amenées à cesser de travailler pour protester contre cette différence de rémunération, le 7 novembre, date où les hommes touchent ce qu'elles gagnent en une année. Passée cette date, les femmes travaillent gratuitement.
D'autre part, selon le rapport du Forum économique mondial (WEF) datant de 2016, à l'allure actuelle l'égalité entre les sexes serait atteinte dans 170 ans.
Un "fort ralentissement" serait apparu, puisqu'en 2015, on évaluait à 118 le nombre d'année pour atteindre cette égalité. La France est classée 17ème au classement du WEF : le salaire des femmes représente 75% de celui des hommes, contre 87% en Islande, pays à la première place du classement.
Ainsi, l'égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail est bien loin d'être acquise. Nombreux sont les actes, devenus anodins, qui en témoignent ; remarques sur le sexe, le physique, etc. On salue notamment le Leclerc de Brignoles, dans le Var, où les hôtesses de caisse portent un gilet rose princesse, quand les hôtes de caisse portent un gilet bleu. Où est l'égalité ici ? L'égalité ne présume-t-elle pas d'être traité indifféremment, et donc, de ne pas se voir être désigné par une couleur qui représente notre sexe ? Bel exemple du travail qu'il reste à faire...