800 hectares de forêt et de pinède réduits en cendres et détruits par les flammes. C'est le triste bilan du terrible incendie qui a ravagé la zone autour de la commune de Saint-Cannat, près d'Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône ce week-end. L'enquête s'ajoute aux nombreuses affaires d'incendies en pleine nature que les forces de l'ordre ont déjà l'habitude de traiter dans cette région à risques, et le dossier est désormais entre les mains de la Gendarmerie. C'est ce qu'a annoncé Rémy Avon, vice-procureur de la République au tribunal de grande instance d'Aix en Provence.

Le magistrat a ajouté qu'au moment de sa déclaration, nul ne pouvait affirmer qu'il s'agissait d'un incendie d'origine criminelle. C'est l'enquête qui le déterminera. Sur le terrain, les gendarmes épluchent le moindre mètre carré de garrigue brûlée. Ainsi, on sait que l'incendie a été allumé samedi vers 15h30 dans un champ situé en bordure de la D572.

Hier dimanche, l'incendie a repris à deux endroits distincts, attisé par des températures très élevées et un mistral puissant soufflant à plus de 100 kilomètres par heure. L'odeur du feu a même été sentie jusqu'à Marseille, à une cinquantaine de kilomètres de là. Au total, ce sont près de 1000 pompiers et leurs 200 engins qui étaient mobilisés pour circonscrire ces deux zones, et empêcher le feu de se raviver ailleurs.

De nombreuses habitations devaient également être protégées entre Saint-Cannat et Eguilles, près de la D18. Les habitants avaient l'obligation de rester à leur domicile, et de ne surtout pas utiliser leur voiture personnelle pour prendre la fuite. Prendre sa voiture fait courir le risque de se retrouver prisonnier des flammes ou de l'épaisse fumée dégagée par l'incendie.

Hier à 18h30, ce sont les Canadairs, les dash et les trackers qui sont entrés en piste en soutien aux pompiers. Ce matin, la Préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé que l'incendie était "en passe d'être circonscrit". Il s'est déclenché dans 3 foyers différents depuis samedi, et s'étendait sur environ 7 kilomètres. Les Canadair ont toutefois repris leur service ce matin pour prévenir un nouveau départ de feu.

Une partie de la population évacuée

Plusieurs habitations - certaines maisons, dont un haras - ont été évacuées et les sapeurs-pompiers recommandaient aux riverains non directement menacés par le feu, de rester chez eux. Une quarantaine de personnes ont passé la nuit dans une salle mise à disposition par la commune de Saint-Cannat. Trois maisons et un hangar ont cependant été totalement détruits, mais aucun blessé n'est heureusement à déplorer. Par ailleurs, la ligne TGV Marseille-Paris a été interrompue dimanche, et le trafic normal a repris ce lundi matin.

L'enquête en cours

Mais comment un tel incendie a-t-il pu être allumé ? L'enquête est en cours, mais selon Jacky Gérard, le maire de Saint-Cannat interrogé sur France Bleu Provence, c'est un mégot de cigarette jeté depuis une voiture qui en serait la cause...

Il s'agit de l'hypothèse la plus sérieuse privilégiée par les gendarmes. Le maire de la commune sinistrée ajoute : "Le dispositif avec les 750 sapeurs-pompiers reste en place pour la journée [de lundi], avec tout le matériel".

Dans un communiqué publié dimanche soir par les soldats du feu, on apprenait également que les pompiers avaient reçu le renfort de collègues venus d'autres départements afin d'atteindre le chiffre de 1000 soldats en activité sur cet incendie dimanche. Par ailleurs, "l’action des pompiers a permis de sécuriser les habitants et d’éviter une propagation dans le village d’Eguilles".