Ce projet de privatisation des radars mobiles embarqués était déjà dans les cartons du Gouvernement socialiste de Manuel Valls ! Ce projet, maintenant, est dans les cartons du Gouvernement ‘’LREM’’ d’Edouard Philippe. Donc, les choses n’ont pas changé, sauf que Gérard Collomb, Ministre de l’Intérieur, et, ancien membre du Parti Socialiste, soutient farouchement ce projet d’externalisation des radars mobiles embarqués, qu’il recommande avec insistance[1].
Pour alléger le travail des policiers et des gendarmes ?
Le principe est le suivant : des chauffeurs, payés pour cela, vont, pendant 6 ou 8 heures, sillonner la route en flashant tous les conducteurs de véhicules qui ne respecteraient pas la limitation de vitesse.
Or, et c’est là que le bât blesse, selon les lois françaises en vigueur, une entreprise privée n’a aucun pouvoir de police, de police judiciaire, de contrôle, et, de constatation d’infraction, ce, même si c’est l’Etat qui, au final, rédige les amendes et les envoie aux contrevenants ‘’supposés’’ ! De plus, contrairement aux radars fixes, qui en produisent, les radars mobiles embarqués semblent ne pouvoir réaliser que des photos sans ‘’flash’’ : est-ce bien légal, tout ceci ? A l’évidence : « Non ». En effet, la question semble se poser, puisque chaque citoyen peut, muni de preuves d’infractions qui lui sont présentées, contester les faits qui leur sont reprochés. De plus, une photo ‘’sans flash’’, est-elle de moindre qualité qu’une photo ‘’avec flash’’ ?
Seuls des spécialistes pourront répondre à cette question ! Alors, pourquoi cette précipitation ? Le Gouvernement, veut-il aller plus loin pour améliorer la sécurité routière, mais également pour obtenir beaucoup plus d’argent ou alors pour alléger le travail des policiers et des gendarmes ?[2] En tous les cas, pour Pierre Chasseray, Délégué Général à l’Association ‘’40 millions d’Automobilistes’’[3], le projet de confier, à des entreprises privées, la gestion des radars mobiles embarqués est « une mesure grotesque ».
Allant plus loin, le Délégué Général à l’Association ‘’40 millions d’Automobilistes’’ s’interroge sur l’utilité, pour la sécurité routière, de ces radars mobiles embarqués[4], d’autant que, parmi les usagers de la route, beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer ce ‘’racket’’ organisé par l’Etat. « Avec l’externalisation des contrôles de vitesse, les voitures de ces sociétés extérieures n’auront aucun pouvoir d’intervention », continue-t-il[5].
Quid de la prévention pourtant bien utile ? Dans ce cas bien précis, elle n’existe pas. Pourtant, lorsqu’ils sont prévenus de l’existence de radars, les usagers de la route ont, dans leur grande majorité, tendance à réduire leur vitesse.
Revoir l'amélioration du réseau routier
Au lieu de procéder à l’externalisation des radars mobiles embarqués dans des véhicules, le Ministre de l’Intérieur devrait, histoire d’améliorer la sécurité routière, revoir l’amélioration du réseau routier, et, surtout, se pencher sur les actes d’incivilités graves que sont l’utilisation du téléphone portable au volant, la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant, le mépris affiché du code de la route…
[1] Des radars mobiles embarqués existent déjà, mais, ils sont utilisés par la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale.
[2] Pourtant, il serait beaucoup plus logique que le Ministère de l’Intérieur allège les tâches des policiers et des gendarmes (tâches administratives, escortes et gardes de détenus, certaines gardes statiques) pour leur permettre de remplir leurs missions de prévention et de répression.
[3] Qui répondait, aux questions de notre Consœur, Anne-Laëtitia Beyraud, pour le quotidien gratuit ‘’20 Minutes’’ (Edition du 4 septembre 2017)
[4] Interrogé par notre Consœur, Pierre Chasserayestime doute de l’utilité d’une telle mesure, d’autant que, pour lui, l’amende est envoyée (avec une photo ‘’sans flash’’) trois semaines après la constatation de l’infraction.
[5] Voir notes 3 et 4