Cette semaine, le site jeuxvideo.com se trouve au cœur d’un scandale de harcèlement. En effet, tout commence sur l’antenne d’Europe 1 mercredi 1er novembre. Nadia Daam, journaliste française évoque sur la matinale de la radio, un sabotage du numéro anti-relous par des trolls du forum “Blabla 18-25”. Ce numéro vise à sensibiliser le harcèlement de rue en mettant à disposition une possibilité de se débarrasser de harceleurs. Le numéro a fait l’objet de nombreuses critiques, d’attaques mais surtout d’un sabotage coordonné sur le forum du site et a donc dû être désactivé.
Chroniqueuse de Europe 1, Nadia Daam harcelée par les trolls
Lors de sa chronique, Nadia Daam parle des trolls du forum de la façon suivante, “des gens dont la maturité cérébrale n’a visiblement pas excédé le stade embryonnaire”. Elle continue en suggérant de “léguer leur cerveau à la science pour qu’on sache un jour comment il est possible de rester en vie en étant aussi con”.
Suite à ses remarques, la chroniqueuse commence à faire l’objet de critiques qui deviennent très vite du cyber-harcèlement. Les remarques sexistes à son égard se multiplient. Une lettre de soutien publié sur de nombreuses plateformes évoque même des "injures pornographiques, menaces de mort, menaces de viol, menaces sur son enfant" et une "tentative d'intrusion à son domicile au milieu de la nuit”.
Elle ne se laisse pas faire !
C’est donc suite à cela que Nadia Daam dépose une plainte conjointe avec Europe 1 pour “menace de crime contre les personnes”. Très vite cette dernière est soutenu par de nombreuses personnes, notamment, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Dans une lettre adressée à Audrey Herblin-Stoop, directrice des relations institutionnelles de Twitter France et une deuxième adressé à Webedia, la société éditrice de jeuxvideo.com, Madame Schiappa demande aux deux et je cite “de prendre leurs responsabilités pour que cesse le cyber-harcèlement”.
La directrice de Webedia répond sur Twitter avec un communiqué dans lequel elle déclare et je cite "être totalement solidaire de toutes les actions qui sont et seront engagées pour préserver la libre parole des femmes et protéger leur intégrité physique et morale”. De plus, Webedia serait engagé à "doubler le nombre de modérateurs”. Dans une déclaration transmise à l’AFP, Webedia “se tient à la disposition des autorités pour confondre les auteurs de telles attaques ou menaces, et étudie la possibilité d’une action juridique solidaire ou spécifique à l’encontre des utilisateurs ayant possiblement détourné l’usage des forums jeuxvideo.com à des fins malveillantes.”
Lundi 6 novembre les conséquences se mettent déjà en place avec une liste de mots maintenant interdits sur le site.
Les trolls du forum, toujours anonymes, répondent vite avec des messages énervés. Enervé mais pas effrayé. En effet, c’est le problème du cyber-harcèlement, les accusés sont anonymes et n’ont donc pas peur de parler comme ils le souhaitent. Lorsque la plainte est déposée on voit notamment le mot “Yorarien” circuler sur le site. Un raccourci de “il n’y aura rien”, une référence populaire des trolls du site pour signifier qu'aucune conséquence n'est attendue.
La possibilité de s’exprimer librement sur internet est certes importante, mais lorsque celle-ci vire au harcèlement il est essentiel de réagir. Une initiative qui, comme je l’ai dit, a été prise par Webedia. Cependant le site se trouve maintenant face a des utilisateurs mécontent qui se tournent vers les concurrents tel que Reddit ou Discord. Comment avoir une certaine censure sans perdre la liberté d’expression mais surtout sans perdre ses utilisateurs? C’est désormais la question que se pose jeuxvideo.com.