Après la supercherie de l'homme s'étant fait passer pour une victime des attentats du Bataclan, un autre scandale a maintenant éclaté du côté de Berlin. L'ambassade de France, profondément choquée par cette création, s'est déjà exprimée sur le sujet dans Le Parisien et dénonce une "confusion entre martyre et terrorisme". En Allemagne, une plainte a déjà été déposée contre les artistes responsables de l'exposition par un cadre du parti d'extrême droite allemand (AfD). Quelle interprétation donner à ce parti pris : création artistique ou provocation ?
Au #Musée des Martyrs à #Berlin, une exposition met à l’honneur Socrate, Martin Luther King, Sainte Apolline...Et Ismaël Omar #Mustafaï, l’un des terroristes islamistes de #Paris ayant assassiné 89 personnes le 13 novembre 2015 au #Bataclan. HONTEUX ! https://t.co/bMb6S5TIbN Oser mettre sur le même plan Martin Luther King et un terroriste du #Bataclan Ismael Omar Mostafai est une injure aux victimes de l’islamisme.
Retrouvez mon communiqué de presse :
Le "Musée des Martyrs " en Allemagne quand l'art justifie l'intolérable 👇 https://t.co/ChvC7fi6jq https://t.co/wbawro8qpR
Une injure aux victimes
Ainsi Ismaël Omar Mostefaï, l'un des trois terroristes ayant attaqué le Bataclan en novembre 2015, côtoie les plus grandes figures des personnalités historiques "mortes pour leurs convictions" comme Martin Luther King, Socrate, ou encore Sainte Apolline d'Alexandrie.
L'installation artistique intitulée "Musée des Martyrs" fait polémique depuis mercredi dernier et pose le problème de la liberté de création artistique, au détriment du respect dû à un événement national marquant où la personne concernée a commis un crime contre la Nation. D'autant plus que se trouvent aussi représentés dans cette oeuvre le chef du commando des attentats du 11 Septembre 2011 à New York, Mohammed Atta, ainsi que les auteurs des attentats suicides de Bruxelles en mars 2016.
De son côté, Ricarda Ciontos, responsable de l'association NordWind ayant installé l'oeuvre à la maison des artistes de Béthanie, a confié au quotidien allemand Bild que les deux artistes danois avaient tenté "d'élargir le concept de martyr" en choisissant des personnalités "au-delà de tout jugement de valeur". Seulement aucune justification n'a trouvé grâce aux yeux des français qui ont vivement réagit sur les réseaux sociaux.
Les "artistes" ont "voulu élargir le concept de martyr et présenter des personnalités au-delà de tout jugement de valeur."
— Marine Azencott (@zzarine) 4 décembre 2017
Peut-être que l'élargissement du concept d'artiste pourrait trouver une limite dans l'apologie du terrorisme, non ? Vraiment pas ?#muséedesmartyrs #Berlin
Que vient faire un des terroristes du #Bataclan dans une installation artistique à #Berlin baptisée « le Musée des #martyrs » aux côtés de Martin Luther King ?
— AJC Paris (@AJC_Paris) 4 décembre 2017
L'exposition est soutenue par l'Etat. Honteux. Les terroristes ne sont pas des héros @AJCBerlin https://t.co/tXc7Z2uneF
Après Libération qui assimile Mohammed Merah aux poilus de 14-18, Martin Luther King se retrouve comparé aux terroristes du Bataclan dans un musée de Berlin.
— Antoine 🐘 (@Ant1Adam) 4 décembre 2017
Curieuse époque où tout se vaut et où si l’on peut cracher sur les morts pour faire parler un peu de soi, on hésite pas.
Quand la liberté artistique va trop loin
Si la liberté des artistes est un droit reconnu et essentiel, nous sommes confrontés ici à une problématique importante : il est difficile aujourd'hui de savoir qu'elle est la frontière entre cette liberté de s'exprimer librement à travers ses oeuvres, et à quel moment on peut considérer cela comme un abus.
Dans ce cas précis, le doute relève dans le fait que les artistes aient pu exprimer leurs opinions politiques à travers cette création. Pour cela, un appel à la vigilance des messages véhiculés par les artistes semble être de mise afin d'éviter les débordements.
Par ailleurs, l'association Life for Paris rassemblant les victimes des attentats du 13 novembre 2015, profondément touchée par les événements, a réclamé le retrait de la photographie incriminée, la jugeant "intolérable et à visée purement médiatique".