Suite à l'agression de trois gardiens par un détenu djihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), les surveillants de prison sont en colère et prévoit, ce lundi 15 janvier 2018, d'organiser des "blocages" dans plusieurs prisons de France.

Trois surveillants agressés

Jeudi 11 janvier 2018, trois gardiens de la prison de Vendin-le-Vieil ont été blessés lors d'ne agression commise par Christian Gantzarski, un allemand considéré comme le dirigeant des attentats contre la synagogue de Djerba en avril 2002 qui a fait 21 morts. Le détenu, converti à l'Islam, a été jugé coupable de "complicité d'assassinat" et condamné par la justice française à 18 ans de réclusion.

Selon Alain Jégo, le directeur interrégional des services pénitentiaires, l'agresseur était armé d'un ciseau et d'une lame de rasoir lorsque quatre gardiens ont tenté de le maîtriser. Vers 16 heures, trois d'entre eux ont été blessés, dont un surveillant hospitalisé pour suturer une plaie au niveau du crâne. Selon les sources sur place, l'islamiste a crié "Allah Akbar" chaque fois qu'il portait un coup de lames aux agents. "Christian Gantzarski avait une volonté d'agresser pour différer ou mettre en difficulté son extraction prévue vers les Etats-Unis", précise Alain Jégo. L'enquête a été saisie par la section antiterroriste du parquet de Paris pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".

Lundi : Opérations de blocage

Les premières actions de blocage ont commencé ce lundi matin dans plusieurs prisons de France, à l'initiative de trois syndicats de surveillants pénitentiaires. Les employés réclament plus de sécurité dans les prisons, après q'un détenu radicalisé ait poignardé trois surveillants dans une prison du Pas-de-Calais, à Vendin-le-Vieil.

Dès 6 heures du matin, l'Ufap-Unsa Justice, FO Pénitentiaire et la CGT Pénitentiaire lance l'opération "prison morte" où "tout sera au ralenti". Jean-François Forget (l'Ufap-Unsa Justice) précise que les agents de sécurité sont "très déterminés". En effet, une centaine de surveillants ne laissent pas entrer 'tout ce qui n'est pas en uniforme bleu : intervenants, professeurs des écoles, personnel de cantine, les personnes qui viennent pour les parloirs." Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, est attendue demain matin à la prison de Vendin-le-Vieil afin de trouver une solution avec les syndicats.

L'action de "blocage" des prisons s'est étendue en France, notamment dans les maisons d'arrêt de Nice, de Valence, de Gradignan, d'Angoulême, d'Agen, de Pau, de Bayonne et de Fresnes où des . Des centaines de surveillants se mobilisent en soutien avec leurs collègues agressés de Venden-le-Veil pour obtenir "plus de sécurité et plus de moyens."

Pour ce surveillant d'Agen, la rencontre avec la Garde des Sceaux samedi matin a été insatisfaisante : "Nos politiques ne comprennent pas, ils sont déconnectés du terrain. Nous sommes partis sur un mouvement très dur dans le but d'alerter la situation sur la gestion des détenus radicalisés avec des moyens appropriés et humains. Les agressions sont quotidiennes. On en a ras-le bol !" déclare Dominique Gombert, délégué régional FO basé à l’Enap.

Le directeur quitte son poste

Après avoir été pris à partie devant les caméras par les surveillants au lendemain de l'agression, Richard Bauer, le directeur du centre pénitentiaire souhaite être démis de ses fonctions. ce dernier a déclare : "Je ne peux plus gérer cet établissement sereinement". Cette démission, qui avait été réclamée par les syndicats, a été faite par le directeur en personne devant la prison.