Pas moins de 3 693 personnes ont perdu la vie l’an dernier sur les routes de métropole et outre-mer, selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Certes, cela représente une baisse de 1,2 % (45 tués en moins) par rapport à 2016, mais il n’y a en réalité rien à célébrer. Tandis que le nombre d’accidents corporels a augmenté de 2,4 % (à 58 894), celui des personnes blessées a progressé de 2 % (74 066 personnes). Enfin, 27 674 personnes ont été hospitalisées plus de 24 heures, soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2016.

Moins de morts, mais un nombre croissant d’accidents.

Et ce sont les hommes qui sont les principales victimes. « Nous avons constaté en 2017 une accentuation du caractère masculin de la mortalité routière», souligne le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. Cette vulnérabilité touche des conducteurs issus des milieux les plus modestes, souligne le psychologue Jean-Pascal Assailly et les 15-25 ans qui ont en effet tendance à prendre des risques et chercher des « sensations fortes ».

Dans ce contexte des acteurs innovent pour tenter de faire chuter ce taux de mortalité inquiétant. Des acteurs traditionnels tentent ainsi de redonner à la formation routière son rôle essentiel de prévention des accidents.

Tandis que d’autres misent sur les nouvelles technologies pour le faire. La campagne « #RoutePlusSure » a ainsi récompensé, le 15 mai dernier, différentes initiatives prometteuses.

Améliorer la formation à la conduite

Alors que les jeunes de 18 à 24 ans « sont seulement 9 % de la population » française, ils représentent 19,5 % des victimes de la route, selon l’assureur GAN.

Devant cette réalité, ce dernier a décidé de proposer un stage de conduite préventive afin d’aider les jeunes apprentis à « prendre conscience des dangers de la route, en particulier lors de conditions météorologiques défavorables ».

La formation reste un préalable essentiel pour réduire la fréquence des sinistres. Des auto-écoles ont ainsi fait le choix d’améliorer en amont la qualité des formations dispensées par des moniteurs.

Auto-école.net, qui vient de lever 2 millions d’euros pour doubler sa présence sur le territoire national, travaille uniquement avec des moniteurs salariés de l’entreprise. « L’idée était de réinventer l’auto-école et surtout de réinventer la pédagogie », expliquait Stanislas Llurens, le fondateur sur le plateau de BFM Business début juin. « On a donc besoin que nos enseignants soient formés à nos outils et encadrés en permanence par des responsables pédagogiques », poursuit-il. Une standardisation de la formation qui permet à la jeune société de proposer un outil de prévention de l’échec et de détection des faiblesses à corriger.

Les technologies pour lutter contre les accidents

La Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) spécialistes des spots télévisés chocs, propose de son côté de récompenser les propositions innovantes pour une « route plus sure ».

L’édition 2018 a vu défiler des lauréats rivalisant d’ingéniosité pour faire tarir les morts sur les routes de France. Parmi eux, la société « Drive or phone » une application à destination des entreprises soucieuses de préserver leurs commerciaux des accidents de la route et qui n’empiète pas sur leur productivité. L’application verrouille le téléphone lorsque le véhicule est en mouvement, mais dès lors que le véhicule est à l’arrêt, le téléphone est de nouveau actif.

Effidrive propose pour sa part de manager sur une plateforme, des poids lourds via 4 applications digitales incluant deux applications de formations et de rappels des bonnes pratiques personnalisées. Enfin Ithylo Wimoov propose quant à elle de mettre à disposition un éthylotest connecté à une borne avec reconnaissance faciale intégrée pour contrôler le taux d’alcoolémie. Autant d’initiatives qui, on l’espère, permettront de diminuer le nombre de morts sur nos routes.