Ce qui à terme aidera à nourrir une population mondiale toujours croissante ! C’est une révolution discrète qui vient de s’opérer dans nos assiettes. Le Consortium international de séquençage du génome du blé (IWGSC), sous la tutelle de l'Inra, a établi pour la première fois, le séquençage du génome complet de tous les types de blé tendre présents dans le monde. Le résultat final, révélé dans la revue Science du 17 août 2018, est l’aboutissement de 13 années de travail pour plus de 200 chercheurs issus de 73 instituts de recherche présents dans 20 pays.

Les équipes françaises de l'Inra, du CEA, du CNRS et des universités de Clermont-Auvergne, d'Evry Val d'Essonne, de Paris-Sud et de Paris-Saclay ont contribué à cette tâche herculéenne compte tenu de la taille et de la complexité de ce génome (107 000 gènes) – cinq fois plus gros que le génome humain et 40 fois plus gros que celui du riz. Il existe entre 150 et 250 variétés de blé tendre cultivées chaque année en France, seulement.

Etienne Paux, directeur de recherche à l'INRA, qui a participé à ce travail en souligne la grande complexité. Le séquençage représente un puzzle complexe. Toutes les pièces se ressemblent les unes des autres. Il est difficile de pouvoir projeter les pièces pour les assembler entre elles.

Cette cartographie de génome est la plus complexe jamais publiée à ce jour.

Du séquençage pour résister à la sècheresse ?

Ce séquençage est révolutionnaire en ce qu'il va permettre d'identifier les gènes du blé qui sont utiles en agriculture et qui seront suffisamment robuste pour résister aux maladies fongiques d'après Kostya Kanyuka, chercheur en génomique fonctionnelle pour Rothamsted Research.

Les espoirs sont grand puisque le séquençage devrait permettre aux producteurs de blé d'accélérer le développement de nouvelles variétés.

Aujourd'hui, si nous parvenons à identifier un gène qui a un intérêt agronomique comme celui de pouvoir surpasser une maladie ou survivre malgré un manque d'eau soutenu, cela permettra de faire pousser de nouvelles variétés de blé en un temps plus restreint selon Etienne Paux.

Paux. Un atout pour permettre de nourrir une population mondiale en pleine croissance.

Nourrir la planète

Le défi est de taille. La population mondiale en 2050 sera de 9,6 milliards d'habitants et la production de blé devra augmenter de 1,6% par an pour répondre à la demande en nourriture d’après un rapport publié dans la revue Science. Un défi de taille quand on sait qu’il ne suffit pas de produire plus, mais qu’il faut aussi adapter nos cultures au changement climatique. Voilà qui donne, en tout cas, un peu d'espoir au secteur agricole sous pression.

Le blé tendre est la céréale la plus cultivée dans le monde, avec pas moins de 220 millions d’hectares de champs (Triticum aestivum L.). Il constitue un de piliers de l’alimentation de 30% de la population mondiale.