L'histoire a débuté le 1er mai dernier. Après la diffusion d'une vidéo où on le voit frapper violemment un militant, l'affaire Alexandre Benalla a fait les choux gras de la presse.
Cette histoire a vite pris une tout autre tournure, allant jusqu'à bousculer le régime macronnien si l'on peut dire. Les médias étrangers se saisissent de l'affaire, faisant allusion à un scandale qui risquerait effectivement d'éclabousser le chef d'État français. Devant les faits, Alexandre Benalla persistera dans sa version des choses. Il estime que ses actes ne devraient en aucun cas être répréhensibles dans la mesure où il aurait agi dans l'intérêt de l'État face à des "casseurs qui ont commis des actes délictueux contre les policiers".
Invité au 20h de TF1, il affirmera "Je n'ai jamais tapé". Et pourtant, deux manifestants prétendent le contraire. Ils assurent avoir été violentés par Alexandre Benalla, Vincent Crase et le major Philippe Mizerski déjà trois heures avant les bousculades sur la place de la contrescarpe.
Selon nos sources, les services de police auraient déjà été alertés par l'Élysée de l'existence de la vidéo dès le 2 mai. Après enquête, l'Élysée affirmera avoir eu accès à la vidéo en question qu'elle aurait transmise aux forces de police. Maxence Creusat, commissaire de police impliqué dans l'affaire a été suspendu de ses fonctions et mis en examen pour complicité dans le détournement des images de vidéosurveillance qu'il aurait transmises à Alexandre Benalla.
La raison qui explique son licenciement et sa réponse
Le fait d'avoir eu en sa possession des enregistrements vidéo de la manifestation en question constitue un manquement grave à ses devoirs professionnels. C'est cette dernière information qui sera la principale raison du licenciement de l'ex-collaborateur de l'Élysée. L'homme ayant déjà été suspendu de ses fonctions suite aux événements survenus le 1er mai.
À sa lettre de licenciement Benalla rajouté alors en manuscrit au bas de la page qu'il ne considère pas avoir eu un comportement fautif le 18 juillet 2018 car il ne connaissait pas la provenance de ces vidéos et conteste le fait d'affirmer que cela constituerait un manquement grave à ses devoirs personnels. Et le 27 juillet l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron, tente de récupérer sa voiture de fonction qui a été saisi par la fourrière, "une initiative individuelle" affirme l'Élysée.
Alexandre Benalla charge les sénateurs
Les chefs d'accusation qui sont portés à l'encontre d'Alexandre Benalla sont : violence en réunion, port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique, usurpation de fonctions et détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection. Suite à ses charges, il est convoqué par le Sénat mais refuse de se présenter à l'audition. Le bras de fer entre l'ex-collaborateur et le président de la commission, Philippe Bas est alors engagé.
Alexandre Benalla qui jusque-là avait refusé de comparaître devant la commission d'enquête, abdique finalement. Hier soir, il a annoncé qu'il se présenterait donc à cette comparution, non pas de son propre chef, "On me menace vraiment d'une manière directe." En mesurant ses mots, il traite Philippe Bas de "petit marquis" et déclare n'avoir aucun respect pour le Sénat.
Aux dernières nouvelles il se rendra aux commissions d'enquête du 19 septembre, il répondra à toutes les questions que la commission d'enquête lui posera "sauf sur celle qui intéresse la justice" affirme-t-il.