Ce vendredi 14 septembre à Angers, le premier ministre, Édouard Philippe, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy et la ministre des Transports, Elisabeth Borne, vont présenter dans l'après-midi les 25 mesures destinées à développer le "Plan Vélo" repoussé depuis des mois par le gouvernement. A ce jour, la bicyclette ne représente que 3% des modes de déplacement en France, un retard par rapport aux autres pays d'Europe (10% en Allemagne et 26% au Pays-Bas). Objectif pour le chef du gouvernement : atteindre 9% en 2024.

Financer les infrastructures

Dans le but d'améliorer la qualité de vie de Français, de respecter la transition écologique et par souci de santé, Édouard Philippe souhaite développer l'utilisation du vélo en France le plus rapidement possible. Et une des première mesure qu'il souhaite mettre en place est la création d'un fonds pour cofinancer les infrastructures urbaines avec les collectivités locales. Le chef du gouvernement souhaite ainsi débloquer 350 millions d'euros répartis sur une période de sept années pour continuer de construire des pistes cyclables, des tunnels et des ponts accessibles aux cyclistes souvent bloqués par un échangeur autoroutier, une voie ferroviaire ou encore une rocade.

Remplacer l’indemnité kilométrique par un forfait annuel

Les militants cyclistes comptaient énormément sur une mesure phare : l'indemnité kilométrique vélo (IVK). Si ce système a déjà fait ses preuves dans les autres pays européens, il peine à se développer en France. Applicable par les entreprises depuis février 2016, cette mesure permet de rembourser les employés qui se rendent à vélo sur leur lieu de travail grâce à un taux à 25 centimes par kilomètre.

Cependant, cette indemnité risque de se transformer en "forfait mobile durable" plafonnée à 400 euros par an. Obligatoire dans la fonction publique à hauteur de 200 euros annuel dès 2020, en revanche, cette nouvelle mesure ne le sera pas dans le secteur privé où ce sera aux salariés de convaincre leur patron.

Deux ans après la mise en place de l'indemnité kilométrique, ce dispositif est toujours peu connu et pose quelques problèmes comme l'impossibilité de combiner IKV et remboursement des transports en commun.

Selon un rapport dirigé par le député de Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, "1% des Français travaillent pour une société qui propose l'IKV contre 83% en Belgique."

La sécurité des cyclistes

Que les cyclistes soient en sécurité est également une priorité de ce grand Plan Vélo. De ce fait, les "sas vélos" devant les feux de circulations limités grâce à un marquage au sol seront dorénavant obligatoires dans toutes les communes de France. Le double sens cyclable - obligatoire dans les zones à 30km/h - sera effectif dans toutes les rues à 50 km/h en ville. Bien décidé à motiver les Français à pédaler, le gouvernement a également prévu de rendre obligatoire un numéro d'immatriculation sur les vélos - neufs et anciens - afin de diminuer les risques de vol.

Il compte demander à la SNCF de multiplier les constructions de garages à vélos sécurisés dans les gares.

Pédaler dès son plus jeune âge

Et pour terminer les points les plus importants de ces 25 mesures prises par l'Etat, le premier ministre souhaite inculquer la culture du vélo aux plus jeunes. Dès l'école primaire, un programme autour de la pratique et du code de la route appelé "savoir rouler" verra le jour. Il permettra aux enfants de savoir faire du vélo avant l'entrée au collège.

La France comptabilise son troisième Plan Vélo en l'espace de six ans. Ces versions précédentes "comprenaient de bonnes idées, mais pas de financement", a expliqué le président du club des villes et territoires cyclables, Pierre Serne. Espérons que cette fois-ci, les nouvelles mesures motivent les Français a utilisé ce moyen de transport non polluant, silencieux et pratique !