L'affaire Benalla est toujours vivante. Peut-être même plus que jamais. En effet, ce mercredi, les auditions traitant de cette affaire reprennent au Sénat. L’ancien adjoint à la sécurité d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a d'ailleurs déclaré mardi soir qu’il comparaîtrait devant le Sénat sur l’affaire qui porte son nom afin d’éviter les ' poursuites judiciaires '. Benalla avait initialement refusé de comparaître devant la commission pour changer d’avis alors qu’il était menacé de deux ans de prison. Le Sénat a formé une commission pour enquêter sur l'affaire et a appelé les principaux protagonistes à témoigner.
Mardi matin, l’avocat de Benalla a déclaré que le jeune homme de 26 ans voulait faire ses premières déclarations sur les événements de son procès, il refuserait donc pour le moment de répondre à la convocation de la commission. Mais le soir, Benalla avait changé d’avis, disant qu’il avait été menacé de poursuites judiciaires supplémentaires s’il refusait de comparaître. Il a dit qu'il irait mais ne répondrait pas aux questions qui risqueraient de compromettre la sécurité nationale ou son intégrité professionnelle. Autrement dit, l'audition du principal acteur de l'affaire pourrait ne pas s'avérer fructueuse et répondre aux attentes des Sénateurs.
Deux mois d'affaire, d'auditions et de polémiques
Le scandale a débuté en juillet lorsque Benalla, l'un des principaux agents de sécurité de Macron, a été identifié dans une vidéo comme agissant violemment envers un manifestant alors qu'il portait un équipement de police lors d'un défilé organisé par Mayday. Lors de ce 1er mai, des images postées sur Twitter à 20h17 montrent Benalla, portant un brassard de police, battant une femme et frappant un homme qui manifestait.
Mais Benalla, âgé de 26 ans, le visage partiellement masqué par un casque de protection avec visière, ne sera pas identifié publiquement avant le 18 juillet, date à laquelle Le Monde dévoile l'histoire. Benalla a depuis lors fait face à des accusations d'actes de violence et d’usurpation d'identité en se faisant passer pour un agent de police.
Alors qu'Emmanuel Macron avait promis la transparence et un gouvernement exemplaire avant son élection, le scandale a soulevé des questions sur les méthodes de travail et les actions de son équipe. Une affaire qui a empoissé l'été du président de la République et affaiblie l’exécutif, malgré la décision plutôt rapide de licencier Alexandre Benalla.
L’Élysée assure que ce sont les actes d'un homme seul
Ce mercredi, trois hommes passent devant le Sénat dans le cadre de ces auditions : François-Xavier Lauch, chef de cabinet d’Emmanuel Macron, Eric Bio-Farina, commandant militaire de l’Élysée, et Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris.
Passé en début de matinée devant les sénateurs, le premier de ces trois hommes s'est dit ' choqué ' par les vidéos du 1er mai et par les actes d'Alexandre Benalla. ' Il a agi en dehors de ses fonctions ', n'a pas hésité à affirmer François-Xavier Lauch. Pas de changement donc : l’Élysée tente toujours d'affirmer que les actes du 1er mai sont ceux d'un homme seul, et non pas ceux d'un pouvoir en place déterminer à arriver à ses fins par la force. Lors de son passage sur TF1, Alexandre Benalla avait d'ailleurs affirmé regretter ses gestes et actions du 1er mai. Désormais, son passage devant le Sénat sera particulièrement attendu. Nul doute que les sénateurs ont de nombreuses questions à lui poser afin de continuer à éclaircir des zones d'ombres qui demeurent depuis plusieurs semaines.