Les chiffres sont tombés et les hôteliers français s'indignent : la plateforme AirBnb n’aurait payé que 160 000 € d’impôts en France pour 2017. Une somme bien dérisoire au vu de la quantité de logements proposés à la location sur le site. Explications sur cette étrange optimisation fiscale accordée à la plateforme.

AirBnb : un démenti qui crée la polémique

Selon la société AirBnb France, les bureaux présents sur le territoire ne représentent qu’un service marketing, qui s’acquitte donc de "toutes les taxes applicables sur son activité". Un fonctionnement qui fait beaucoup parler de lui, puisque le siège social de l’entreprise se situe en Irlande, un des pays d’Europe qui applique un des taux d’impôts le plus bas sur les sociétés.

La plateforme a choisi ainsi de ne payer que 12.5% d’impôts en Irlande contre 28% à 33% en France…

Les hôteliers français en colère

Serge Cahan, qui s’exprime au nom des hôteliers, adresse une lettre ouverte au ministre des Action et des comptes publiques. Il accuse le géant AirBnb de s’être acquitté de la publication obligatoire de ses comptes avec un mois de retard, et ce uniquement après avoir reçu une injonction de la justice. Il qualifie également ce "traitement de faveur" comme inacceptable, au vu du nombre de visiteurs estimés sur la plateforme hôtelière. Il compte qu’AirBnb a reçu environ 6 millions de vacanciers rien que pour l’été 2018, avec en moyenne une nuitée à 27€, engendrant un chiffre d’affaires approximatif de 92 millions d’euros en seulement trois mois.

"La somme versée est un pourboire laissé à la France", conclut-il, achevant ainsi d’exprimer la colère des hôteliers français.

Airbnb : des chiffres exorbitants qui appuient l'incompréhension

La plateforme est très largement présente sur tout le territoire, parfois même sur les villes et villages où l'hôtelerie traditionnelle n'est pas encore implantée.

En Île-de-France, on compte pas moins de 60 000 logements ou chambres disponibles à la location. Quant au chiffre d'affaire net du géant, il est estimé à 7,6 millions d'euros, pour la France seulement. Une différence énorme au vu des impôts sur les sociétés payés dans le pays; déjà, en 2016, la plateforme n'avait versé que 100 000 € à l'état français.

Déjà interrogé l’année dernière sur l’optimisation fiscale accordée à AirBnb, Emmanuel Marill, Directeur Général d’AirBnb en France et en Belgique, n’avait pas souhaité répondre.