Au 1er janvier 2019, les Femmes représentaient seulement 3,6% de la population carcérale. Si elles travaillent parfois avec des détenus hommes, elles n'en demeurent pas moins invisibles, minoritaires et subissent de nombreuses discriminations qui compliquent leur quotidien de manière considérable. Outre le fait que ces dernière vivent leur détention dans des établissements bien plus surpeuplés que ceux des détenus de sexe masculin, elles rencontrent également un problème de taille : l'hygiène.

Des kits arrivantes insuffisants

Depuis 1985, chaque femme nouvellement arrivée en prison reçoit un « kit arrivante » composé d'une brosse à dents, de savon, d'une brosse à cheveux et de quelques protections hygiéniques.

Une fois ce kit utilisé, certaines détenues ayant suffisamment de moyens financiers peuvent en acquérir un nouveau - non sans difficultés de prix et de délais. Cependant, les plus démunies demeurent totalement dépendantes de l'administration pénitentiaire qui semble souvent défaillante en la matière. Alors il faut se débrouiller avec des draps, du papier toilette, de vieux habits ou des mouchoirs en papier. Ces protections de fortune, bien que peu confortables, demeurent inoffensives pour les femmes, ce qui n'est pas le cas des cups en plastique.

Les cups artisanales, un véritable danger pour les détenues

Nombreuses sont les détenues à confectionner elles-mêmes leurs coupes menstruelles à l'aide de tutos trouvés sur Youtube.

Les femmes utilisent en effet une bouteille en plastique dont elles conservent seulement la partie supérieur. Afin que la cup ne crée pas de douleurs ou de lésions au niveau de la vulve et du vagin, la coupe est lissée contre un mur. Si l'on peut douter de l'efficacité de cette protection de fortune, il est légitime de s'inquiéter des dangers que cette dernière pourrait avoir sur la santé des prisonnières.

Les cups du commerce, composées de silicone, doivent effectivement être stérilisées à l'eau bouillante de manière régulière afin de ne pas favoriser le développement d'infections aux conséquences parfois dramatiques. Parmi elles, le Syndrome du Choc Toxique est le plus redoutable car elle est susceptible d'entraîner de graves complications allant jusqu'à la mort. Si de plus en plus, les femmes lèvent le tabou en matière de règles, les détenues, les sans abris ou les précaires subissent des inégalités toujours plus grandissantes.