Depuis novembre 2018, Carlos Ghosn fait face au feu nourri de la justice nippone. L'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi s'est ainsi vu accusé à tour de rôle de dissimulation de ses revenus auprès des autorités, d'abus de biens sociaux de l'entreprise, et d'abus de confiance aggravé. Des faits qui pourraient valoir au chef d'entreprise franco-libanais une mise au placard difficile. En attendant, une vidéo de la fête organisée à Versailles en 2014 pour son 60e anniversaire fait déjà les choux gras de la presse.
Comme le souligne L'Obs, celui-ci qui était alors PDG du constructeur automobile Renault-Nissan n'aura pas vraiment lésiné sur les moyens pour se faire plaisir.
Ce sont donc 634.000 euros qui ont été mis sur la table, pour une facture directement adressée à une filiale néerlandaise du groupe. Et si on savait depuis un moment qu’il avait fait valoir une fête particulièrement coûteuse dans le prestigieux château de Versailles, l’hebdomadaire aura tenu à y apposer des images recueillies entre les mains des enquêteurs.
Une soirée faste
C’est d'ailleurs l'un des nombreux reproches qui sont faits à M. Ghosn pour illustrer l'acharnement du parquet de Tokyo. Non loin de la tourmente dans laquelle il se trouve au Japon pour les soupçons de fraude fiscale, il pourrait bien se faire emporter par des soucis beaucoup plus européens. D'autant que la vidéo qui met en scène l'ancien grand patron n’est pas l'oeuvre des convives, mais plutôt une production de professionnels dépêchés à Versailles au pas de course pour immortaliser en HD un pur moment d'auto-satisfaction.
On y découvre un luxe digne des plus grandes soirées de l'aristocratie d'antan. Un service de table assuré par le chef étoilé Alain Ducasse, des figurants et des musiciens en costume à la mode Louis XIV, sans oublier un incroyable feu d’artifices aperçu depuis les jardins de Le Nôtre. A noter toutefois, une assistance plus marquée par l'épouse de Tony Blair que par des cadres de l'entreprise.
Confortablement attablé au côté de Carlos Ghosn, Mme Cherry deviendra suite à ce rendez-vous une administratrice de l’entreprise.
Des images qui choquent
Il faut dire que si l'homme d'affaire franco-libanais tente de mettre en avant un complot monté de toutes pièces pour lui retirer la gouvernance du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi, la succession des révélations commencent à jouer en sa défaveur.
D'autant plus qu'avec la crise des Gilets jaunes qui continue d'agiter le quotidien des Français, l'impératif de justice sociale se fait de plus en plus pressant. Une situation qui a d'ailleurs amené le gouvernement et la majorité à faire preuve de prudence en s'avançant sur ce dossier épineux.
Remis en liberté conditionnelle par la justice japonaise le 25 avril dernier suite au paiement de sa caution, l'ex-PDG est actuellement assigné à résidence. Il lui est notamment interdit de quitter le Japon, ou de rentrer en communication avec son épouse sans l'autorisation préalable d'un juge nippon. Un état de fait que Carole Nahas tente de décrier depuis de longs mois sans réel succès. Aucun doute donc qu'avec un dossier qui ne cesse d'aller de rebondissements en rebondissements, le feuilleton est encore parti pour durer.