Au 1er novembre 2019, de nouvelles règles d'indemnisation du chômage sont entrées en vigueur. Pour le gouvernement, elles favorisent l'emploi. Pour les travailleurs, elles sont inquiétantes. Qu'est-ce qui ne change pas ? Qu'est-ce qui change ? Quels sont les avantages et les inconvénients des nouvelles mesures ?

Assurance chômage : vers une précarisation ?

Les règles d'accès à l'indemnisation chômage ne changent pas pour les salariés en C.D.I. En revanche, elles conduisent à une précarisation pour ceux en C.D.D. : 6 mois de travail nécessaires !

Actuellement, il ne fallait que 4 mois pour l'ouverture des droits, et ils étaient rechargés d'une durée équivalente quelle que soit la brièveté des nouvelles missions.

Ce changement des règles de l'assurance chômage va dégrader les conditions de vie des jeunes, notamment ceux qui n'ont pas de soutien familial. Ils devront dans l'urgence cumuler des emplois alors qu'ils se heurtent à la quadrature du cercle " On ne vous prend pas car vous n'avez pas d'expérience professionnelle - Je n'ai pas d'expérience professionnelle car on ne me prend pas." De plus, les jeunes de moins de 25 ans n'ont pas le droit au R.S.A. Il faut en effet avoir travaillé 2 ans à temps plein pour bénéficier du R.S.A. jeune.

Les associations de défense de chômeurs, A.T.D.

quart-monde ... redoutent en outre que ces nouvelles mesures impactent négativement d'autres aspects de la vie comme l'accès au logement, à la santé...

Assurance chômage : vers une pérennisation ?

La durée des indemnisations augmente. Cela laissera le temps aux précaires non formés, à ceux en reconversion professionnelle d'effectuer des bilans de compétences et des formations brèves ou longues, plus réfléchies et pertinentes.

La nouvelle assurance chômage autorise le cumul de l'Aide au Retour à l'Emploi (A.R.E.) et un emploi à temps partiel si la totalité des revenus n'excède pas ceux des revenus de l'exercice de la précédente mission. Les indemnités des cadres seront réduites à partir de 7 mois d'indemnisation. On veillera à ce qu'un chômeur ne touche pas plus que s'il était salarié.

La première mesure attire la sympathie des demandeurs d'emploi tandis que les deux dernières les inquiètent ou les révoltent. Cependant, les trois concourent au maintien de l'employabilité du demandeur d'emploi. En effet, une inactivité trop longue réduit le taux d'employabilité de ce dernier.

Les nouvelles mesures de l'assurance-chômage font grincer des dents : augmentation des durées de cotisation, réduction du montant des indemnités... A court terme, elles paraissent défavorables au demandeur d'emploi. Sur le long terme, en raison des mécanismes économiques de l'emploi, certaines pourraient lui être bénéfiques. Les jeunes risquent néanmoins d'être précarisés davantage par cette réforme. S'accompagne-t-elle de mesures en leur faveur ?