Note des éditeurs : Plusieurs articles de Francis Gruzelle, auteur de cet article, ont été supprimés de la plateforme Blasting News. Les propos, sujets et idées partagés ne respectaient pas la ligne éditoriale de Blasting News.

"Le barrage hydroélectrique de Vouglans peut exploser instantanément" explique un ancien ingénieur de EDF contacté par téléphone le 8 novembre 2019, et qui souhaite conserver l'anonymat suite aux clauses de confidentialité signées lors de ses fonctions à EDF et de ses études sur la solidité du barrage et de ses risques.

Ce barrage du Jura, dont les trop-pleins se déversent dans le Rhône, est l'un des plus surveillés de France.

Pourquoi ? Avec une pression d'eau maximale sur les rochers où il a été construit, le barrage de Vouglans se caractérise par une fragilité accentuée. Selon le dossier confidentiel constitué et transmis à la direction de EDF, "L'ouvrage peut casser instantanément, et 600 millions de mètres cubes submergeraient la Vallée du Rhône, où sont édifiées plusieurs centrales nucléaires, Lyon et les communes avoisinantes".

Si rupture, une vague de 12 mètres de haut détruira 50 communes

Une catatrophe dont les hauts responsables d'EDF ont pris toute la mesure depuis le drame de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Dès ce drame connu, EDF, par mesure de sécurité, a étudié tous les scenarii via des experts.

Dans le pire scénario, récapitulé dans un dossier transmis au siège de EDF, une vague de 12 mètres de haut détruirait 50 communes, inondant la vallée de l'Ain.

En seulement quelques minutes, la déferlante d'eau atteindrait la centrale nucléaire du Bugey, à quelques 90 kilomètres du point initial de rupture. L'ingénieur de EDF ayant travaillé sur les différents scenarii possibles confirme par téléphone: "Le désastre ne s'arrêterait pas à la centrale du Bugey.

Trois autres centrales nucléaires, situées plus au Sud, seraient frappées à leur tour et inondées".

Une telle catastrophe peut résulter d'une crue de l'Ain et du Rhône associée à une rupture de cet ouvrage implanté voici 50 ans, sans de réelles études de risques à cet endroit. Initialement, le coût de construction se trouvait réduit en adossant le barrage aux rochers présents.

Rochers très instables et infiltrés par l'eau !

Un tsunami d'eau de l'Ain à la Drôme, 4 centrales nucléaires menacées

A l'époque de la construction, il semblerait que EDF ait planifié tous les risques sauf la rupture de l'ouvrage. Cette dernière engloutirait dès les premières secondes, sous neuf mètres d'eau, la ville de Saint-Vulbas. Pour les experts de EDF ayant travaillé sur l'ouvrage, la rupture du barrage de Vouglans causerait un énorme tsunami de l'Ain à la Drôme.

Lorsqu'une centrale nucléaire est inondée, l'eau provoque des court-circuits sur les installations électriques et sur la source froide. Des éléments que des experts de la sûreté nucléaire ont mis par écrit dès 2002 en préconisant des voies fluviales de contournement, non réalisées à ce jour.

Une autre option, plus coûteuse, consisterait à une surélévation des installations des centrales nucléaires concernées.

Dans une France où Grenoble est en passe d'être la capitale de la prostitution, où le grand public consomme de la mayonnaise à l'huile de moteur, les habitants de la Vallée du Rhône peuvent afficher leurs inquiétudes, suite aux premières informations diffusées sur la fragilité du barrage de Vouglans.