Pour lutter contre l'impact du coronavirus, un collectif lancé par la compagnie Aveine a été créé pour venir en aide aux viticulteurs sinistrés.
Alors que le secteur économique est très durement touché par le COVID-19, le monde viticole, lui aussi, n'est pas épargné par la crise sanitaire sans précédent. La crise est brutale et le manque à gagner pour les viticulteurs est très important.
Selon les premiers chiffres divulgués par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), les exportations de vin ont diminué de 12 % soit 1,84 milliard d’euros au premier trimestre 2020 avec une chute de près de 20 % sur le seul mois de mars. Certaines exploitations familiales sont lourdement impactées par la crise, leur survie en dépend.
Pour éviter l'effondrement total du monde viticole, le collectif 21 a vu le jour à l'initiative d'Aveine. Connue dans le milieu pour commercialiser des aérateurs, cette compagnie a décidé de lancer un collectif pour venir en aide aux viticulteurs en grandes difficultés.
À travers cette initiative, c'est toute la population qui doit faire preuve de solidarité envers les viticulteurs. Nicolas Naigeon, créateur du collectif 21, souhaite développer ce projet et nous a expliqué ses objectifs et motivations.
Il répond à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.
Comment vous est venue l'idée de créer un collectif ?
Avec la crise du coronavirus, certaines exploitations agricoles, en majorité des petits producteurs sont au bord du gouffre.
Pour certains, ils ont perdu leur marché à l’export qui représentait plus de 80 % de leur chiffre d’affaires, d’autres ont vu leurs ventes s’écrouler à cause du coronavirus. Créer ce collectif, c’est donner la parole aux exploitations de petites tailles, souvent familiales. Il y a une véritable histoire à partager et qui doit être connue du plus grand nombre. J’espère qu’il permettra d’aider au mieux la filière viticole dans ces moments difficiles.
Comment fonctionne-t-il et dans quels buts ?
Lancé il y a moins d’un mois, c’est déjà plus de 222 viticulteurs qui ont rejoint le collectif pour être soutenus. Le but principal est de leur permettre de se faire connaître et de faire de la vente directe.
En choisissant ce mode de vente, c’est 100 % pour eux, et je sais qu’ils devront privilégier ce type de vente dans le futur. Le fonctionnement est simple : ils s'inscrivent via notre site et je prends contact avec eux pour connaître leurs besoins. J’essaie d’apporter avec ce collectif un soutien humain et logistique aux viticulteurs en difficulté à cause du coronavirus.
Que va changer ce collectif sur la vie des viticulteurs ?
J’espère améliorer le quotidien de ces viticulteurs. À court terme, le collectif souhaite donner de la visibilité aux petits producteurs. On a des exploitations de toute la France qui se sont inscrites, et ça c’est génial.
Quels influenceurs vous ont rejoint ?
Pour l’instant, on table avant tout sur des influenceurs spécialisés dans le vin, mais on pense l’ouvrir prochainement à d’autres influenceurs.
Si vous êtes influenceur, le principe est sympa et c’est très simple : on vous envoie quelques bouteilles du vigneron soutenu et vous n’avez plus qu’à parler du vigneron et du domaine. Joignez l’utile à l’agréable. Le monde viticole a besoin de vous.
Quels ont été les retours après sa création ?
Je n’ai eu que de bons retours par rapport à l’initiative, j’espère que d’autres exploitations vont continuer à nous rejoindre pour peser et créer un élan de solidarité autour de ces viticulteurs passionnés.
Comment le secteur viticole se remet-il de la crise ?
Difficilement, certaines exploitations ont perdu les trois quarts de leurs recettes, et j’ai une pensée toute particulière pour les producteurs de rosé qui doivent au plus vite écouler leur production.
On sait bien que c’est l’été que la quasi-totalité de leur vente se fait. S’ils n’arrivent pas à vendre ces prochains mois, c’est toute une récolte et une saison qui est à jeter, donc des pertes à 100 %. Le collectif est là pour ça, aider au mieux les viticulteurs au plus mal. Soyons solidaires avec eux, pour inventer le monde viticole de demain, plus proche du consommateur.
Quel est le futur pour ce projet créé afin de surmonter la crise du COVID-19 ?
Pour l’instant, nous sommes plutôt sûrs de l’augmentation de visibilité, demain l’idée c’est de pouvoir créer une boutique en ligne pour permettre aux producteurs de vendre leurs produits directement et d’éviter d’être asphyxiés.
Nous rappelons que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et qu'il est à consommer avec modération.