Conséquence de la crise du COVID-19 ou simple prise de conscience qu’il est urgent d’agir pour la planète. Les Français semblent davantage prêts à passer à l’électrique. Une étude récente affirme même qu’ils sont 59% à vouloir acquérir des véhicules électriques ou encore voyager à bord d'avions 100% autonomes et 'décarbonés' (source : Ansys). Mais avant d’embarquer dans ces fameux engins qui brillent par leur silence, se pose la question du choix, de l’entretien, du chargement… Autant de paramètres qu’une start-up française s’est chargée de résoudre.

Depuis 2019, Beev s'occupe d’aider les usagers à passer à l’électrique sans difficulté. Pour en savoir plus, son fondateur Solal Botbol, répond aux questions de Blasting News, pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Beev a été créé en 2019 et compte déjà 100.000 visiteurs par mois. Qu'est-ce qui rend Beev si fort ?

C’est d’apporter de l’information et un service qui a de la valeur pour nos clients. Aujourd’hui, les gens sont assez perdus lorsqu'il faut passer au véhicule électrique.

On en entend énormément parler mais avoir la bonne information et les bonnes offres c’est beaucoup plus difficile à ce jour.

Vous proposez une évaluation personnelle à vos clients afin qu'ils obtiennent la voiture la mieux adaptée à leurs besoins au meilleur prix. Beev a-t-il été créé en raison de certains stéréotypes selon lesquels les voitures électriques impliquaient souvent de se poser la question du coût ou même du système d'alimentation du véhicule ?

Il faut savoir que le véhicule électrique répond d’abord à un besoin d’une personne et ce besoin s’inscrit dans son environnement. L'usager cherche à savoir s’il y a des points de charge à son domicile ou sur son lieu de travail, savoir quel va être l’usage kilométrique journalier etc. L’idée c’est de prendre en compte tous ces paramètres pour faire la recommandation du bon véhicule ou de la bonne installation de bornes de recharge.

Quelle est la principale raison pour laquelle vos clients changent-ils leur voiture pour une voiture électrique?

La principale raison c’est qu’ils souhaitent ‘décarboner’ leur quotidien dans une démarche éco-responsable et aussi économique. À l’achat, les véhicules électriques sont certes un peu plus onéreux que les thermiques mais à l'usage ils le sont beaucoup moins. Je vous donne un exemple : le coût en carburant pour un véhicule thermique vous revient à 11 euros les 100 km (sur de l’essence). Sur un véhicule électrique vous êtes à 2 euros les 100 km en coût en électricité. Vous divisez vos frais de carburant par 5 et vous réduisez vos dépenses d'entretien de 50%.

Emmanuel Macron a récemment promis plus de 100.000 bornes supplémentaires pour recharger les véhicules électriques à domicile ou au travail, est-ce un effort suffisant à votre avis pour encourager des modes de transports plus verts ?

Oui on va vraiment dans la bonne direction et je pense qu’on est en bonne route pour atteindre ces 100.000 bornes. Il faudra ajouter à ces installations toutes les bornes installées au domicile des usagers dans leur immeuble ou en copropriété par exemple. En 2019, 2 % de la population étaient passés à l’électrique. D’ici là fin de l’année 2020, nous devrions être entre 8 et 10%. L’objectif en 2025 fixe à 33% la vente de véhicules électriques sur le marché du véhicule neuf.

Ce système permettrait d'économiser jusqu'à 179 tonnes de CO2, comment visualiser concrètement cette réduction des émissions de gaz à effet de serre ?

Il faut savoir qu’une tonne de CO2 c’est le volume qu’une personne moyenne dans un pays industrialisé émet chaque mois.

Quand on parle de 179 tonnes, cela correspond à la consommation de CO2 de deux personnes sur une durée totale de 15 ans.

Nous sommes plus de 7 mois après le début de la crise mondiale liée au COVID-19, comment avez-vous surmonté cette épreuve puisque tous les transports étaient interdits pendant le confinement ?

Nous avons vu le confinement comme une opportunité. La société n’avait encore qu’un an donc nous avions beaucoup de travail qui restait. Notamment un projet pour sortir un produit prototype qui concerne les temps de charges. Ce temps a été utilisé pour travailler sur ces projets là.

Où se situe la France dans le marché du transport électrique? Est-ce un pays leader ou un pays émergent ?

La France est leader sur ce segment là. Nous sommes dans les 5 pays les plus actifs sur l’électrique en Europe. Les annonces faites lors du plan de relance montrent une vraie volonté de transformer le parc automobile vers des véhicules décarbonés. Renault est très avancé sur ce domaine, le constructeur est même devant Honda. Nous envisageons donc de débaucher de nouveaux marchés pour s’étendre par la suite.

Avez-vous lancé de nouvelles perspectives en lien avec cette pandémie ? Peut-être des extensions dans d'autres pays ? De nouveaux partenaires ?

On s’est rendu compte que la problématique était plus grande que le véhicule électrique. Il y a une volonté de la part des clients de ‘décarboner’ leur quotidien : installer des bornes de recharge, des panneaux solaires etc. Ils veulent vraiment repenser leur manière de consommer et de réduire leur empreinte carbone.