A l'instar d'un François Fillon en politique, Olivier Giroud trace son sillon dans le milieu du foot. Partout où il passe. L'air de rien. Souvent critiqué, l'attaquant des Gunners ne déverse jamais son venin dans les colonnes des journaux. Il préfère répondre sur le terrain. C'est ce qu'il a encore réussi avec les Bleus, contre le Luxembourg, samedi soir, bien aidé par les Monégasques Djibril Sidibé (28e) et Benjamin Mendy (77e). Olivier Giroud compte désormais 23 buts en 60 sélections (0,38 but/match). Ce qui fait de lui le 10e meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale.
"Je ne me prends pas la tête avec ça", a assuré le joueur en zone mixte, à nos confrères de L'Équipe.
Pourtant, Olivier Giroud est souvent replacé face à la réalité des chiffres, qui animent - voire polluent - la vie des attaquants. Avant l'Euro 2016, l'ancien Montpelliérain a connu une longue panne d'efficacité en club, suscitant l'inquiétude des fans anglais et des médias. Même Arsène Wenger semble aujourd'hui lui préférer le Chilien Alexis Sanchez ! En décembre dernier, le manager d'Arsenal s'est néanmoins défendu de toute bouderie : "(Olivier) savait qu'il ne jouerait pas tout le temps et malgré cela, il a gardé un haut niveau de motivation."
Tous les buts de France-Luxembourg (Youtube).
Giroud, attaquant moderne sous-coté
Bien que fragilisé, Giroud est resté solide comme un roc. Il a atteint son cap des 10 buts avec les Gunners. Une vieille habitude. Certes, il reste loin de ses statistiques de la saison passée, mais le co-meilleur buteur de l'Euro (6 buts) reste un élément précieux de l'effectif d'Arsène Wenger.
Pour ce qui est de la sélection, l'ancien Montpelliérain montré ce samedi que son travail pour revenir au top niveau portait ses fruits. "C'est son mérite", a affirmé Didier Deschamps. Nul doute que le sélectionneur a sa part de responsabilité dans la montée en puissance du n°9 tricolore, qui a su s'imposer grâce à ses qualités athlétiques, son efficacité et sa propension à se montrer solidaire.
Mais pour nombre d'observateurs, ça ne suffit pas.
@erikbielderman @_OlivierGiroud_ il a fait le job 2 buts, certes mais niveau passes, jeu collectif, zéro, transparence absolue, pas en place
— Geneviève Favé (@genefave) 26 mars 2017
La reconnaissance, c'est pour bientôt ?
Pour Giroud, le chemin jusqu'à la reconnaissance est encore long, mais pas interminable. Celui qui a fini meilleur buteur de Ligue 1 en 2012 (avec Montpellier, l'année du titre) ne compte que quatre petites longueurs de retard sur Karim Benzema au classement des meilleurs buteurs de l'histoire de l'équipe de France. Meilleur réalisateur de l'ère Deschamps, Olivier Giroud pourrait bien doubler son principal concurrent dès cette année.
"Je n’ai pas envie de m’arrêter là et de monter encore dans le classement", assure le Gunner. Doubler Benzema serait sa plus grande victoire personnelle. Les mauvaises langues sauront-elles alors lui rendre une once de légitimité ? Elles n'auront pas vraiment le choix.