Impossible n'est pas Français... et surtout impossible n'est pas Bosse. Mardi soir, le tricolore est devenu champion du monde du 800m au cœur du stade olympique de Londres, à la surprise générale. Car certes Pierre-Ambroise Bosse avait terminé quatrième des Jeux olympiques de Rio l'année passée. Cela aurait pu faire de lui l'un des favoris au titre mondial cette saison. Mais « PAB » a connu une saison très contrastée.
Blessé au tendon d'Achille, il est allé chercher sa qualification pour les championnats du monde au dernier moment, lors du meeting de Monaco... où les organisateurs ont décidé de mettre au programme un 800m à la hâte. Bosse revient donc de très loin. L'avantage, en revenant d'aussi loin, c'est qu'il n'avait pas de pression au moment d'aborder ces Mondiaux. Toujours très attendu lors des échéances précédentes, Bosse s''est cette fois présenté avec l'étiquette de coureur qui n'a rien à perdre. Il a lutté pour se sortir des demi-finales, affichant même une inquiétude lors des séries concernant son tendon.
Beaucoup avaient peur de la rechute. Mais mardi soir, Pierre-Ambroise Bosse nous a surtout offert l'un des plus beaux moments de l'histoire de l'Athlétisme français.
Bosse a pris un risque payant
Dans une finale relevée, Bosse a tenté un coup : celui de partir à 250 mètres de l'arrivée. Personne ne l'a suivi, beaucoup se marquant et soupçonnant que le tricolore ne tiendrait pas le coup. Mais il a tenu, grimaçant et se dépouillant dans la dernière ligne droite pour aller chercher l'or, devançant le Polonais Adam Kszczot et le Kenyan Kipyegon Bett. Un succès aussi inattendu que jouissif pour le Français. Il avait souvent échoué dans les finales. Sa seule médaille internationale, c'était du bronze lors des championnats d'Europe 2012.
Cette fois, « PAB » est champion du monde. Pour le plus grand plaisir, aussi, du public français. Bosse, c'est le chouchou des médias et du public, celui qui brille par sa fraîcheur et son naturel. Mardi soir, sitôt la ligne d'arrivée franchie, il s'est même désigné du doigt, ne se voyant pas en vainqueur. Mais si, le champion du monde c'est bien lui. Et cela a déclenché une vague d'enthousiasme sur les réseaux sociaux. Plus qu'un titre, le onzième d'un tricolore dans l'histoire des championnats du monde d'athlétisme, Pierre-Ambroise Bosse est entré un peu plus dans le cœur des Français mardi soir.
Lavillenie en bronze quelques minutes plus tard
« C'était une course de warrior ! Je me suis senti comme un petit garçon qui voulait son jouet.
Je n'avais rien à perdre », a expliqué « PAB » a l'issue de sa course. « Je me suis retrouvé. Ce soir, c'est le Bosse qui prend des risques, qui arrive et qui donne tout. Ce n'est pas l'athlète qui est fier ce soir, c'est vraiment l'homme ». Un homme qui ouvre donc le compteur des Bleus sur ces championnats du monde à Londres. Un peu plus tard dans la soirée, Renaud Lavillenie a décroché le bronze sur le concours du saut à la perche. Une satisfaction pour le Clermontois, qui a connu une saison compliquée. Avec deux médailles au compteur, une sixième place provisoire au classement des médailles et surtout un titre mondial, la France peut souffler : elle a d'ores et déjà réussi ses championnats du monde.
Mais rien n'est encore terminé, puisque la France a encore de beaux espoirs de briller. On pense notamment à Kévin Mayer, favori du décathlon. Et puis qui sait, Christophe Lemaitre profitera peut-être du 200 mètres pour aller chercher une médaille, comme il l'avait fait l'an dernier du côté de Rio en se parant de bronze. Depuis mardi soir, on en est un peu plus persuadé: impossible n'est pas Français.