La question divise probablement une grande partie des organisateurs mais également une grande partie des observateurs d'aujourd'hui. Mercredi soir, l'organisation des Jeux Olympiques 2024 a officiellement pris la direction de la capitale française. Avec un guise de pomme empoisonnée une interrogation : l'eSport a-t-il sa place dans les Jeux Olympiques ? Ces jeux, qui descendent des grands jeux grecs et romains, ou la lutte physique était des plus intenses, doivent-ils s'adapter au siècle actuel et remplir des stades pour regarder des gens assis sur une chaise s'affronter virtuellement ?

Dire que les avis divergent représenterait un lourd euphémisme. Afin que vous puissiez vous faire votre propre avis, cher lecteur, analysons donc ensemble les plus et les moins.

L'eSport, une popularité à croissance rapide

Nous nous placerons donc ici dans la peau d'une personne favorable à l'introduction de l'eSport au JO. Premièrement, lourd point positif, cette personne possède le soutien de Tony Estanguet. Le membre français du Comité Olympique et président du Comité d'organisation des JO de Paris 2024 s'est exprimé en faveur de l'ouverture à l'eSport. « Il faut qu’on s’y intéresse, parce qu’on ne peut pas dire “ce n’est pas nous. Ça ne concerne pas les Jeux olympiques », a-t-il déclaré. Il compte ainsi en discuter avec le Comité ainsi que des représentants du monde de l'eSport et voir ce qui en ressort, précisant cependant qu'il reviendrait au CIO de prendre la décision finale.

Deuxièmement, l'eSport représente également un bon moyen de populariser les JO auprès des jeunes. La popularité croissante qu'a connu le domaine ces dernières années, illustrée par les nombreux spectateurs des différents événements d'eSport ou par les mobilisations des passionnés avec, par exemple, le Z Event en faveur des sinistrés d'Irma, démontre bien tout son potentiel et les possibilités offertes.

De nombreuses incertitudes

Si l'on se place dans la peau d'un détracteur de l'eSport, les arguments deviennent légion. Dans le fond tout d'abord : l'eSport peut-il réellement être vu comme un sport ? Il ne sous-tend pas d'activité physique, ce qui représente le point commun de nombreuses activités sportives. Sur la forme, l'introduction d'une nouvelle discipline aux Jeux Olympiques se révèle souvent tâche ardue.

Dernier exemple en date : le surf vient tout juste d'être accepté pour les JO de Tokyo 2020. Certes, les jeux asiatiques de 2022 contiendront déjà un tournoi d'eSport. Mais cela ne fait que témoigner de l'influence que le domaine doit encore acquérir pour conquérir tous les continents. D'autres questions se posent naturellement : quels jeux introduire ? On ne peut garantir que les jeux aujourd'hui populaires le resteront éternellement. Faut-il créer des fédérations d'eSport, comme c'est le cas pour toutes les autres disciplines ? Et, enfin, que donnera un tournoi joué entre nations, lorsque les tournois d'eSport se reposent sur des franchises beaucoup plus comparables à des clubs ? Tout autant de doutes auquel il faudra répondre si le rêve de nombreux adeptes vient à se concrétiser.

Vous voyez, le débat peut faire rage pendant de longues heures entre quelqu'un de favorable à l'eSport et quelqu'un de défavorable à l'eSport. Mais toutes ces interrogations et ces questionnements se résument en un seul : peut-on introduire l'eSport aux Jeux Olympiques sans en dénaturer l'essence ?