On le sait tous : l'ambition démesurée du PSG passe par des investissements sportifs colossaux qui ont amené le club à dépenser sans compter lors du dernier mercato, notamment en s'attachant les services de prodiges tels que Neymar ou Kylian Mbappé. Le club francilien désire plus que tout s'enraciner dans l'élite européenne au cours des années à venir, et au-delà d'un effectif étoilé, cela implique aussi des infrastructures dignes de ce nom. C'est à Poissy dans les Yvelines que le club a prévu d'implanter son nouveau centre d'entraînement courant 2018, afin de pouvoir y officier dès 2020.
Mais les strass et les paillettes dont nous couvre le PSG depuis plusieurs années ne peuvent occulter l'ensemble des problèmes sociétaux inhérents à la France, et le principe de réalité rattrape parfois bien vite l'illusion d'une cité où il pleut des billets. Ici c'est Paris, pour le meilleur comme pour le pire.
Ainsi, le futur terrain d'entraînement était jusqu'à présent occupé par un camp de Roms se composant de plus de cent cinquante personnes, rendant impossible le démarrage des travaux. Selon Karl Olive, le maire de Poissy, le camp a été démantelé ce matin et ses occupants évacués par une cinquantaine de policiers. Ces derniers n'ont visiblement pas eu besoin de recourir à la force pour faire décamper les résidents, qui ont quitté le terrain dans le calme.
La plupart des Roms ont toutefois été contraints de repartir par leurs propres moyens, sans solution de secours, hormis pour la famille d'une petite fille nécessitant des soins médicaux, qui a été relogée à l'hôtel.
PSG : Du Camp des Loges au camp de Roms
On associe fréquemment camp de Roms à deux ou trois grandes bâches maintenues par des barres de ferrailles dégotées dans la décharge du coin.
Mais il s'agissait ici de véritables baraquements, une cinquantaine d'après le maire de Poissy, sous lesquelles vivaient bon nombre de familles. Ces logements ont été détruits dès leur exclusion du camp, la ville ayant décidé de sortir l'artillerie lourde dès neuf heures ce jeudi.
Ils auraient toutefois pu l'être bien plus tôt puisque Karl Olive avait ordonné par arrêté municipal aux Roms installés sur cet emplacement de quitter les lieux dès le 31 août dernier.
Un représentant de la communauté avait alors déposé une procédure d'urgence pour faire suspendre l'arrêté, mais le tribunal administratif avait rejeté la requête, estimant que les familles occupaient le terrain illégalement, que ça posait des problèmes sécuritaires (électricité) et sanitaires (absence d'eau courante). Le PSG s'impose une nouvelle fois à l'extérieur face à une équipe de Roms.