À y regarder d'un peu plus loin, l'élimination du Chili aura été salutaire pour l'équipe de France. Propulsée dans le top 10 du classement Fifa en octobre, la sélection au maillot frappé du coq s'est vue attribuer le statut de tête de série en vue du Mondial 2018. Jusqu'au bout, ce privilège faisait un peu figure de cadeau empoisonné pour Didier Deschamps et sa bande, tant les ombres de l'Espagne (championne du monde 2010) et de l'Uruguay, emmené par son Matador Edinson Cavani (1 but/match cette saison), planaient de façon menaçante au-dessus des têtes françaises.

Fort heureusement, le pire a été évité.

Sous les yeux du président russe, Vladimir Poutine, Diego Maradona a encore eu la main heureuse, lors du tirage au sort, vendredi à Moscou, en offrant aux Bleus le Pérou, l'Australie et le Danemark dans un groupe C à leur portée. Le mythe sur l'éternelle chance de Didier Deschamps serait-il une réalité ? Peut-être, mais le travail du sélectionneur jusqu'au 16 juin, date du premier match contre l'Australie, reste important.

Le tirage n'influencera pas Deschamps

À l'heure actuelle, on sait déjà que la question du camp de base des Bleus est réglée.

C'est le Garden Inn New Riga d'Istra, un hôtel 4 étoiles situé à 60 kilomètres de Moscou, qui a eu les faveurs du staff. Reste désormais à savoir qui y séjournera. Une chose est certaine : le sélectionneur ne devrait pas se laisser influencer par la clémence extrême du tirage au sort. Ce dernier s'appuie sur un noyau de 15 joueurs, très solide.

Mais attention : celui-ci peut vite s'effriter ! Récemment, de nombreux latéraux (Mendy, Sidibé, Kurzawa et Jallet) ont souffert de blessures ou de méformes. Sérieusement touché au genou en début de saison avec City, le premier cité apparaît même hors-course pour le Mondial.

Samuel Umtiti, un nouveau taulier au Barça (youtube.com/AsemPep)

Didier Deschamps devra s'imposer en arbitre.

Ce qu'il a toujours réussi à faire depuis sa prise de fonction, il y a cinq ans. Depuis l'Euro, le Barcelonais Samuel Umtiti épate les observateurs et ses propres coéquipiers. Après s'être imposé en Catalogne, il brigue une place titulaire de cette équipe de France, aux côtés de Raphaël Varane. Au milieu, les places sont chères, compte-tenu de la domination des Kanté, Pogba et Matuidi, mais le polyvalent Bavarois Corentin Tolisso semble avoir déjà fait un grand pas vers Moscou. Devant, Olivier Giroud devrait continuer de jouer les agitateurs, en dépit de son statut de remplaçant de luxe à Arsenal. Mercredi, contre Huddersfield (5-0), l'ancien Montpelliérain est devenu, au prix d'un doublé, le quatrième joueur français le plus prolifique de Premier League (72 buts). Mieux qu'Éric Cantona.

En Russie, le n°9 devrait être entouré par une génération d'attaquants exceptionnelle (Griezmann, M'Bappé, Martial, Dembélé...).

Un invité surprise ? Possible, mais...

Des certitudes, Didier Deschamps en a. C'est un bien précieux pour un sélectionneur. Le Basque pourrait néanmoins profiter de la clémence et de l'originalité du tirage au sort pour donner du temps de jeu à quelques nouveaux durant la préparation. Aperçu lors du dernier rassemblement, le latéral du VfB Stuttgart, Benjamin Pavard, a donné plus que satisfaction. L'ancien Lillois est même passé tout près de son premier but en sélection. Sa présence aux futurs rassemblements printaniers et, a fortiori, dans liste des 23 serait tout sauf une surprise. Les Cabaye, Gignac et autre Sakho ne peuvent pas en dire autant.