Cette fois, la dernière carte de l'Arsenal made in Arsène wenger a été abattue. Échaudé par le déclin de son équipe en championnat ces dernières saisons, le manager général des Gunners (69 ans) a décidé de quitter ses fonctions après 21 ans et 7 mois de règne.

"Après une longue réflexion et des discussions avec le club, je sens que c'est le bon moment pour moi de démissionner à l'issue de la saison", a-t-il écrit dans un communiqué.

Wenger a su mener Arsenal au premier plan

Comme la ville de Rome qui ne s'est pas construite en un jour, Arsenal a mis du temps avant de dégainer en Premier League.

À son arrivée outre-Manche, le Français reçut un accueil glacial des journalistes britanniques. "Arsene who ?", frappaient les unes des tabloïds. Mais Wenger, sous ses airs de gendre handsome, est un orgueilleux ! Il décida alors de jouer la carte de l'offensive. Tout en s'appuyant sur les piliers Adams, Dixon et Seaman, il recrute à tour de bras : les Néerlandais Bergkamp et Overmars ou encore les Français Vieira et Petit.

Vénéré par les habitués d'Highbury qui louaient ses performances en chantant "He comes from Senegal, he plays for Arsenal... Vieira !", l'ex-n°4 s'est ému de l'annonce de son mentor : "C’est un triste jour pour Arsenal parce que c'est quelqu’un qui a beaucoup donné au club qui s’en va.

Il a tout changé à Arsenal. Il a changé la façon dont les joueurs, notamment moi, se comportaient hors du terrain".

Un technicien paternel, adoubé par ses joueurs

Dernier dinosaure de sa génération, Wenger a su rester intemporel, un peu à la manière d'un Guy Roux. En plus soft. À l'instar de Vieira, les joueurs d'Arsenal sont dithyrambiques à l'égard de leur coach.

Wenger est "comme un père avec ses joueurs", a déclaré Bacary Sagna (2007-2014), sur Sky Sports. L'ex-Auxerrois fait partie de cette vague tricolore, formée au début des années 2000 par les arrivées de Pires, Wiltord et Flamini. Une vague de bonheur pour Wenger et les fans de Highbury. Mais à Londres, un seul nom revient sur toutes les lèvres : Thierry Henry.

Recruté en 1999, le goleador légendaire des Gunners (228) ne tire pas pour autant la couverture à lui. "L'héritage de Wenger est intouchable", a-t-il déclaré sur Sky Sports.

Or, Arsène Wenger n'a jamais été un véritable consommateur de vedettes du ballon. S'il a instillé à son équipe un ADN orienté sur la pratique d'un football technique, il a aussi tout fait pour promouvoir son centre de formation. Ses turn-over en coupes ont souvent été commentés, parfois décriés. Mais sur la durée, cette gestion d'effectif a souvent réussi aux Gunners, qui détiennent le record de victoires en FA Cup : 13, dont trois en quatre ans. Trois fois champion (notamment en 2004, l'ère des Invincibles).

Des jeunes comme Wilshere, Walcott et le Gallois Ramsey ont éclos. D'autres ont connu des passages plus discrets (Campbell, Jenkinson).

Luis Enrique favori pour Arsenal, Wenger à Paris ?

Wenger n'a pas tout réussi à Arsenal, mais il repart avec une valise pleine de trophées et, surtout, une légitimité que même son meilleur ennemi, José Mourinho, lui reconnaît : "(...) Je sais ce que signifie de remporter trois championnats et sept FA Cup. Et je sais tout ce qu'il a apporté en France, au Japon ou ici à Arsenal". À l'avenir, l'entraîneur de Manchester United devra certainement se frotter à un autre profil que le Français. L'ancien coach du Barça, Luis Enrique, aurait les faveurs du directeur du football du club londonien, Raul Sanllehi.

Les noms des Italiens Carlo Ancelotti et Massimiliano Allegri reviennent aussi avec insistance.

De son côté, Wenger pourrait trouver un nouveau point de chute... à Paris, où il est très courtisé. Alors que le PSG prépare la succession d'Unai Emery avec la nomination probable de l'Allemand Thomas Tuchel, l'ancien Monégasque pourrait se voir confier le rôle de manager général. À moins que l'OL ne se décide à passer à l'action. En attendant, le roi Arsène se concentre sur son ultime bataille avec ses Gunners : la conquête de l'Europa League, dont la finale se déroulera le 16 mai à Lyon.