Dans un stade Vélodrome chaud bouillant et survolté, acquis à la cause de son équipe, l’Olympique de Marseille qui avait déjà un retard d’un but dans sa rencontre de quart-de-finale avec Leipzig, à l’aller, se devait de redresser la barre pour espérer une qualification pour le dernier carré. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu… A l’entame du match retour, les Marseillais se sont faits surprendre par un ballon remis du pied par Armindo Tué Na Bangna dans la surface de réparation marseillaise et terminant au fond de la cage de Pelé. Conséquence : 0-1 pour l’équipe de Leipzig qui n’en demandait pas tant après un peu plus d’une minute de jeu seulement.
L’équipe allemande se met alors sérieusement à croire en ses chances. Mais c’est sans compter sur un but contre son camp d’Ilsanker qui remet involontairement l’OM dans la course à la qualification, quatre minutes plus tard.
L’égalisation est alors actée et les spectateurs du Vélodrome (record d’affluence avec plus de 63 000 spectateurs) commencent à s’enflammer pour une rencontre qui s’annonce ouverte au niveau des buts et des actions offensives. Et le public marseillais ne s’y trompe pas car Bouna Sarr vient cette fois-ci trouver la faille à la 9ème minute de jeu en remettant le ballon que le gardien allemand Gulacsi venait de repousser à deux reprises. Ce qui fait 2-1 pour l’OM mais la qualification ne sera réellement palpable qu’après avoir marqué un autre but.
Rappelons que l’OM devait ce jeudi 12 avril gagner la rencontre avec au moins deux buts d’écart. Quelques minutes plus tard, Dimitri Payet décoche une frappe sublime en pleine lucarne et enflamme le Vélodrome mais la joie est de courte durée car l’attaquant grec Mitroglou venait de faire faute avant de livrer le ballon à Payet.
Le but est refusé mais le public pousse de plus en plus derrière ces joueurs. Finalement à la 38ème minute de jeu, Florian Thauvin vient « caresser le ballon » pour le mettre au fond : le score est désormais de 3-1. Ça y est l’OM est fictivement qualifié.
La mi-temps est sifflée et les olympiens prennent déjà une belle option mais le plus dur est à venir…
Retour sur un match complètement fou digne d’un scénario à la Spielberg !
C’est l’heure de vérité pour l’OM dans cette seconde période décisive à plus d’un titre. Nous sommes à présent à la 55ème minute de jeu, et l’arbitre siffle une faute largement contestable de Sakai, défenseur marseillais à la sortie de la surface de réparation allemande qui permettra au bout du compte à l’attaquant de Leipzig Jean-Kévin Augustin de délivrer un deuxième but synonyme de qualification virtuelle. Le score est alors de 3-2. A noter que l’arbitrage ce soir n’a pas été exemplaire et a même laissé passer d’innombrables fautes surtout du côté de Leipzig et un pénalty non sifflé en faveur de l’OM qui aurait pu être décisif.
Toujours est-il que l’OM se devait de « remettre la gomme » au niveau de l’attaque pour se « remettre sur de bons rails ».
C’est chose faite à la 60ème minute où le technicien Payet a sorti son va-tout que lui seul connait grâce à une sublime frappe finissant sa course en pleine lucarne. Le gardien ne peut rien faire pour l’arrêter. Cela fait 4-2 au tableau d’affichage et le stade exulte au fur et à mesure que ce match arrive à son terme… Les minutes qui s’égrènent ensuite sont de plus en plus irrespirables, phénomène exacerbé par les nombreuses incursions allemandes dans la surface de réparation marseillaise. Et l’inépuisable et exemplaire Sakai vient parachever l’œuvre de la victoire et surtout de la qualif’ au bout du temps additionnel à la 94ème minute de jeu après une magnifique passe de Lopes, autre grand acteur du match.
L’international japonais signe ainsi son premier but depuis le début de la saison sous le maillot de l’OM en n’ayant plus qu’à pousser le ballon dans des cages vides du gardien Gulacsi, qui était venu soutenir son équipe lors du dernier corner en faveur de Leipzig. Score final : 5-2. Les joueurs haranguent alors le peuple marseillais venu en nombre record dans une ambiance de communion et de reconnaissance, pleine d’émotions.
Des actions individuelles de toute beauté qui servent un collectif au cœur vaillant…
En signant une victoire aussi large, l’OM se qualifie pour la 6ème fois de son histoire dans le dernier carré d’un championnat d’Europe.
Derrière cette victoire nous ne pourrons que souligner la solidité, la cohésion et l’envie d’y croire jusqu’au bout d’une équipe soudée collectivement.
En cela, l’entraineur Rudi Garcia particulièrement apprécié en terre phocéenne avait raison d’espérer une qualification à domicile, lui qui réaffirmait encore au micro d’un journaliste de W9, rediffuseur officiel de la Ligue Europa, la confiance qu’il avait en son groupe. Et même si l’équipe que Rudi Garcia a aligné ce soir n’est pas l’équipe type (Thauvin et Rami ont notamment pu faire leur grand retour après avoir manqué le match aller à Leipzig), elle avait de sérieux atouts offensifs avec Mitroglou, Thauvin et Payet mais également défensifs avec les indispensables Luis Gustavo et Hiroki Sakai.
Finalement tous ces joueurs ont rendu très bonne copie, exception faite du grec Mitroglou avec sa fameuse faute annulant l’action de but de Payet et ses nombreuses bévues face au but allemand.
Mention très spéciale à Payet qui mériterait un excellent 8,5 /10 pour l’ensemble de son œuvre sur ce match et surtout pour le but sublime plein de technique et d’efficacité qu’il marqua à l’heure de jeu. Par cette action de but sublime et son implication, son abnégation sans faille tout au long de ce match, Payet montre à ses détracteurs qu’il est encore plein de ressources et capable du meilleur dans une saison mitigée jusqu’à présent pour celui-ci en Ligue 1. Et que dire de Sakai, Gustavo et Lopez qui ont joué un rôle remarquable quant au travail de récupération de ballon, pressing et travail de sape pour verrouiller le jeu de l’adversaire. Bref, nous avons assisté à un grand match de football nourri de très beaux buts qui se solda par une magnifique victoire méritée par un époustouflant travail collectif olympien en parfaite adéquation avec l’ADN du club : « Droit au but ».
Qui retrouvera l'OM en demi-finale ?...
Pour savoir quelle équipe européenne affrontera l’OM, dernier représentant français en Europa League, nous serons attentif au tirage au sort qui aura lieu ce vendredi 13 avril du côté du siège de l’UEFA, à Nyon. Sachant qu’à ce niveau de la compétition, l’OM tombera forcément sur un gros client, pas le choix pour prétendre à la victoire finale. L’OM aurait ainsi deux chances sur trois de rencontrer un gros club qui serait soit Arsenal, soit l’Atlético de Madrid ; et une chance sur trois de retrouver le Red Bull Salzbourg. Rien n’est plus incertain alors réponse dans quelques heures…