La presse qualifie le mélange du Football et de la politique comme étant un véritable "cocktail explosif", mais est-ce vraiment le cas ? La force diplomatique fait partie de nos vies quotidiennes, et le ballon rond a pris, ses dernières décennies, une place de plus en plus importante dans la culture de plusieurs pays, d'Europe et d'ailleurs. Et lorsque la Coupe du Monde démarre tous les quatre ans, ce sont bien plusieurs mécanismes politiques d'envergure qui se mettent en place en dehors des terrains. C'est le cas aujourd'hui, avec une polémique autour de Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri, les deux buteurs de la Suisse lors de leur confrontation contre la Serbie.

Ces footballeurs auraient mimé l'aigle du drapeau albanais, sous les yeux attentifs des Serbes. Xhaka et Shaqiri étant tous les deux originaires du Kosovo, cet événement n'a pas manqué de créer une polémique de taille.

Xhaka et Shaqiri font un pied de nez au président de la FIFA

Avec ce signe, les deux héros de la Suisse ont brisé l'ambition de Gianni Infantino, président de la FIFA, qui avait annoncé avant le début de la compétition que "La Coupe du Monde n'est pas un événement politique et ne doit pas l'être". Un message non-reçu pour les deux hommes de 25 et 26 ans, qui protestent contre le gouvernement serbe, qui n'a jamais souhaité reconnaître l'indépendance du Kosovo, pourtant proclamée il y a dix ans.

Vladimir Petkovic, l'entraîneur du pays helvète, originaire quant à lui de Bosnie-Herzégovine, regrette ce geste de la part de Xhaka et Shaqiri. De son côté, la FIFA n'a pas attendu, et vient de déclencher une procédure disciplinaire contre ces deux joueurs. Les réseaux sociaux se sont en tout cas emparés de ce signe de protestation, à l'image de la nationaliste Natalie Rickli, qui parle de "deux buts inscrits pour le Kosovo et non pour la Suisse".

Shaqiri, pris en étaux, parle d'un geste émotionnel

Face aux critiques, Xherdan Shaqiri a, pour son cas, répondu aux journalistes qu'il a agi sous le coup de l'émotion. La joie provoquée par son but, qui donnait la victoire à la Suisse dans les derniers instants, a guidé le joueur à commettre ce geste immédiatement réprimandé.

Du côté du Kosovo, évidemment, la musique n'est pas la même, à tel point qu'Hashim Thaçi, le président, a tenu à féliciter personnellement ces deux "enfants" du pays. Pour l'heure, les échanges font toujours rage entre les différents partis impliqués dans cette affaire, et la procédure devrait mettre quelque temps avant de s'éteindre.