L'organe anti-corruption du Tennis a annoncé mardi la suspension à vie de trois arbitres thaïlandais pour matchs truqués et paris illicites. La décision a été rendue par la Tennis Integrity Unit, instance indépendante chargée d'enquêter sur les cas de corruption liés aux paris sportifs dans le tennis.

Anucha Tonglew, Apisit Promchai et Chitchai Srililai ont admis avoir manipulé des matchs sur le circuit ITF Future l'année dernière, rapportant de mauvais résultats dans le système officiel de pointage et pariant sur des matchs qu'ils étaient eux-mêmes en train d'arbitrer.

Les trois arbitres ne pourront ainsi plus "officier ou assister à quelque compétition professionnelle de tennis".

Un problème existant

Ce n'est pas la première fois que des problèmes de corruption sont signalés au tennis. En 2017, le joueur australien Oliver Anderson était condamné à 19 mois de suspension par la Tennis Integrity Unit pour avoir délibérément perdu un set lors d'un tournoi ATP ayant eu lieu quelques mois plus tôt. Un ami du sportif lui avait demandé de perdre un set, tentant ainsi de parier 10.000 dollars australiens sur le score du match. Anderson s'était alors imposé 4/6 6/0 6/2. La combiné avait par la suite été démasqué puis dénoncé, menant à une lourde sanction pour le jeune joueur.

Une pratique déjà dénoncée par l'organe anti-corruption

Il y a quelques mois, la Tennis Integrity Unit publiait un rapport dénonçant l'ampleur de la corruption dans le milieu du tennis, notamment sur le circuit secondaire, dans les tournois Future et Challenger. L'enquête de deux ans a coûté plus de vingt millions d'euros, rassemblant les témoignages de milliers de joueurs du monde entier.

Selon le rapport, le tennis fait face à un véritable "tsunami" de matchs truqués.

Les joueurs du circuit secondaire, souvent en difficultés financières, acceptent de perdre un set ou parfois même le match, truquant ainsi la rencontre. Pour la Tennis Integrity Unit, le tennis professionnel fait face à "un sérieux problème d'intégrité".

Le magazine Stade 2 s'est attaqué à ce fléau de matchs truqués, dénonçant ainsi cette pratique qui ne date pas d'hier dans son reportage.

Des joueurs s'engagent

En juillet dernier, la française Marine Partaud, 433e mondiale, dénonçait le comportement odieux des parieurs du circuit secondaire sur Twitter, demandant à la Fédération Internationale de Tennis de faire changer les choses.

Dans une interview accordée au magazine Tennis Actu, la tenniswoman explique son ras-le-bol d'être systématiquement insultée par des parieurs lorsqu'elle perd un match, et même parfois quand elle gagne. Elle explique que "le circuit secondaire est forcément visé puisque les entrées ne sont pas ou très peu payantes, il n'y a pas de vigiles, c'est du libre accès".