Si l'on vous dit, que Nadia Nadim est la première recrue du PSG cet hiver, vous allez spontanément vous demander d’où ce joueur arrive. En fait, il faut se demander d’où cette joueuse arrive. Comme son prénom l’indique, nous parlons du mercato féminin, et c’est une recrue de choix pour l’équipe féminine du PSG. Cette internationale Danoise a déjà un sacré parcours sportif et arrive de Manchester City. Cependant, son parcours privé est encore plus impressionnant.

Le destin tragique, mais hélas trop classique de migrants

Nadia Nadim, n’est pas née au Danemark, elle est née en Afghanistan dans une bonne famille.

Sa mère est alors directrice d'école et son père général dans l'armée. Cette charmante et tranquille famille, voit son destin basculer en 1996, avec l’arrivée au pouvoir des talibans. Le père de Nadia, un vrai féru de foot qui lui fera faire ses premiers dribbles, est considéré comme un opposant au régime, il est exécuté.

Sa mère a quatre autres filles et avec l’instauration de la loi islamique, le ciel s’obscurcit nettement pour cette famille devenue exclusivement féminine.

La seule solution semble la fuite, et c’est ce qu’elles font. Ensuite, c’est hélas un périple trop connu de tous ceux qui fuient leur pays. Rien ne se passe vraiment comme prévu. Elles entrent d’abord au Pakistan en voiture, puis, munies de faux passeports, elles embarquent dans un avion à l'aéroport de Karachi, direction l'Italie.

Logiquement, en se cachant dans un camion, elles auraient dû rejoindre Londres, où de la famille les attendent. Après plusieurs jours de route, parfois sans manger, elles se retrouvent dans la petite ville de Randers…au Danemark.

Elles sont alors déplacées de camp en camp, pour finalement atterrir dans celui d'Aalborg, qui a la particularité d’être tout près du terrain de foot de la ville.

La tentation est trop forte pour Nadia Nadim de reprendre là où son père l’avait laissée.

La lumière au bout d’un stade de foot

C’est aussi la lumière au bout du tunnel, car c'est là, que tout va commencer pour Nadia Nadim, sur ce terrain et avec d’autres filles, mais aussi des garçons. Ses qualités athlétiques, sa technique et son talent pur font merveille et dépassent le cadre strict du camp de réfugiés.

C’est lors d’un tournoi régional, que Brian Sørenson, son futur mentor la détecte. Il se rappelle et raconte, "je pensais que nous avions la meilleure équipe et que nous allions tout gagner. GUG Boldklub avait pris Nadia et deux de ses sœurs, Giti et Diana, et les trois faisaient des choses qu’aucune autre fille ne pouvait faire : dribble, prise de ballon dans les airs, passes avec toute la surface du pied. Vous pouviez voir qu’elles avaient l’habitude de jouer avec des hommes".

La suite est nettement plus classique, si on considère une progression rapide pour une joueuse au talent de base incroyable. Un talent qui ne se retrouve pas simplement au bout des pieds, mais dans la tête, car en parallèle de sa carrière de joueuse, l’attaquante prépare son avenir et fait tout, pour devenir chirurgien.

Nadia Nadim, est de plus, devenue un symbole pour toute une génération de jeunes réfugiées afghanes. Elle explique, "j’ai senti que j’accomplissais quelque chose au-delà du Football. J’ai changé les opinions à propos de ce que les filles peuvent ou ne peuvent pas faire, et cela signifie beaucoup".