Autrefois, à la droite de la droite ou à l’extrême droite, il y avait le Front national. Il représentait quelques énervés de la carte d’identité. Il était lui-même issu de quelques commerçants excités par l’imposition et la fiscalisation. C’était le front d’hier à ne pas dépasser et qui ne se mélangeait pas avec tout le monde. Tout cela, c’était avant ! Maintenant le vote "populaire" est devenu populaire au sein de l’extrême-droite.

Du coup, ils sont tous là, prêt à rendre service à ces gilets jaunes même pas fichus de faire une liste convenable pour les européennes. Heureusement, il y a des spécialistes pour cela.

Ceux qui sont capables de se présenter à une élection, pour une institution dont ils ne veulent pas.

Les ténors de la droite de la droite sont à la recherche des Gilets Jaunes

Le Pen, Philippot et Dupont Aignan, sont à l’assaut d’un électorat en voie de cassure culturelle et politique. Les Gilets jaunes, ont réussi à débusquer un nouveau filon d’électeurs. Ceux qui n’y croyaient plus et en qui d’ailleurs la classe politique ne croit pas vraiment non plus. Un véritable filon, de la même veine que celui qui a emmené la Grande-Bretagne au Brexit.

Du coup, chacun y va, et bien sûr en premier lieu le Rassemblement National. La formation de Marine Le Pen réussit le tour de force d’apparaître encore complètement contre l’Europe.

Pourtant, elle ne remet finalement plus l’institution et la monnaie européenne en question. Cependant, le parti garde intacte son image de défenseur de la France des ronds-points. Surtout, il prend bien soin de ne pas trop théoriser et de rester concret et mimétique. Son leader aux Européennes, Jordan Bardella semble correspondre plutôt à une France, certes peut-être ouvrière, mais proche du tuning, du football et des blockbusters américains.

Ils se prénomment Dylan, Jordan ou Jennifer. Nous sommes loin de Marc, de Sophie et leurs amis. Ces syndicalistes qui discutent à propos des directives à soutenir dans les accords commerciaux au sein de L’Europe.

À côté de ce parti, qui se balade au sommet des sondages, il se met en place une vaste agitation pour continuer à exister et récupérer un peu de ce fameux vote populaire.

Nicolas Dupont-Aignan apparaît sur tous les médias pour se plaindre qu’on ne l’invite pas sur les plateaux. Ces interventions souvent polémiques semblent cependant nourrir de moins en moins l’adhésion. De son côté, Florian Philippot fusionne avec des listes Gilets jaunes, mais apparemment pas avec de potentiels électeurs. Cependant, pour lui, c’est très clair, la France doit sortir de l’Union européenne et de l’euro.

Les Gilets jaunes, des manifestants avant d’être des électeurs

Quand on parle des Gilets jaunes, on ne peut pas faire l’impasse sur l’ombre qui plane au-dessus d’eux. Celle du « professeur d’histoire Asselineau », dont les geeks partisans semblent plus à l’aise sur Internet que sur le terrain.

Ces explications, même relayées par l’autre professeur Chouard, enrichissent le débat. Cependant, elles semblent parfois un peu complexes pour susciter un enthousiasme immédiat et spontané. Ils semblent aussi de temps en temps vouloir troubler les eaux pour les faire croire plus profondes et difficiles à réfuter.

Ne nous s’y trompons pas, inutile de courir après ce vote populaire, car ce n’est pas Mélenchon et son équipe de plus en plus resserrée autour de lui qui tirent les marrons du feu.

Oui, il y a une réaction populaire, on disait autrefois, une "émotion populaire ". Elle n’a pas pour vocation première de se traduire immédiatement dans des élections. Le mouvement des Gilets jaunes n’a pas vraiment révélé de réels espoirs dans un projet rassembleur.

En attendant, cette confusion favorise les démagogues. La droite de la droite a compris que cet électorat est pour elle, de fait, les loups qui la composent veulent leurs parts.

Le plus triste dans tout cela, c’est que toutes ces propositions de vote populaire participent à une explosion de la culture commune, pourtant au centre de la préoccupation de ces partis et mouvements. Cette explosion fait plus de mal à notre pays que bien d’autres explosions, qui ont fait du mal à nos concitoyens. D’autres extrémistes nous regardent et certainement prennent des notes.