Dont acte, le rassemblement du Trocédaro a été conforme aux espérances des soutiens de François Fillon. Jusqu'à 45 000 participants espérés, peut-être guère moins de présents (mais en aucun cas les 200 000 clamés par Bruno Retailleau). Et aucun incident notable hormis un très véniel : des journalistes pris à partie par de jeunes militants fillonistes mais en aucun cas molestés, et aucun matériel brisé. Mais tout à coup, cette insolite déclaration : "on a annoncé le suicide de ma femme mercredi matin ! On a annoncé le suicide de ma femme mercredi matin sur des chaînes de télévision !
" D'où ? Du Kazakhstan ? De Transnistrie ? Du Donets ? De la Syldavie du Sceptre d'Ottokar (aventure de Tintin petit reporter) ? François Fillon aurait-il entendu "compagne" en lieu et place de "campagne" ? En fait, il y a bien une trace. Une certaine Madeleine de Jessay qui annonce, via Twitter : "Vive la conscience morale & pro des journalistes qui auront annoncé le retrait de FF, le suicide de Pénélope & la démission de P. Stefanini". Pour la démission de Patrick Stefanini, c'est acté, et sa lettre de démission est consultable en ligne. Pour le retrait de François Fillon, ce n'est qu'une hypothèse, qui ne sera pas levée par Alain Juppé, ce lundi matin, avant la réunion, en fin d'après-midi, du comité politique de LR, en présence de François Fillon.
Mais on veut bien admettre la métaphore : l'entretien de Penelope Fillon au Journal du dimanche a un parfum suicidaire. Anne Méaux, conseillère com' de Fillon, qui a sans doute fourni les éléments de langage, soit a été suivie au mot près, et c'est insuffisant, soit s'est fait sucrer quelques outrances par Penelope Fillon, et cela revient au même.
Un coup de com' ?
Il y a bien un tweet d'un certain Jean-François Launay, "Gourou de secours", et directeur d'Affaires publiques & Communication corporate chez Publicis Consultants. Ex-journaliste pour Zurban (neuf mois), et 01 Net (informatique, deux ans). Et puis surtout, pistonné : passé par divers ministères et responsable de la "communication de crise" à l'Institut national de la Recherche agronomique (en crise de nerfs permanente ?).
Depuis déc. 2016 chez Publicis et depuis hier sur un siège éjectable ? Cela rappelle très fort l'entrée de blogue de Régis Desmarais sur Mediapart, reprise par le site Fillon2017. Que l'on fit passer, à tort, pour un mea culpa de Mediapart. Faudrait-il croire que Steve Bannon, de Breitbart News, Russia Today et Sputnik News auraient lâché Marion Maréchal et Marine Le Pen pour François Fillon ? Bon, J.-F. Launey semble surtout être un night-cluber adapte du tongue in cheek, qui a maladroitement répercuté le tweet de Madeleine de Jessay. Son truc ressemble davantage à une blague entre potes qu'à une tentative de "réinformation". Pas de quoi lui montrer la porte de Publicis (enfin, AMH d'ancien journaliste délégué du personnel).
On n'y peut rien, mais si François Fillon déplore qu'on ne parle que du Penelopegate et non de sa réforme des retraites (qui n'affectera pas sa Penelope aux cotisations réglées par les contribuables), force est de remarquer qu'il y met du sien. Bon, allez, mettons du nôtre : Juppé veut une réforme institutionnelle, devenir le vice-président d'Emmanuel Macron, avec François Bayrou Premier ministre. Croyez-y surtout très, très fort.