Alors que la douleur des fans demeure toujours aussi vivace, David Hallyday et Laura Smet ont demandé à leurs avocats « de mener toutes les actions de droit » pour contester les dispositions d’héritage de leur père Johnny Hallyday. Les dernières dispositions californiennes confieraient son patrimoine et l’ensemble de ses copyrights d’artiste exclusivement à sa seule épouse Laeticia, et ses deux fillettes adoptives, au détriment de sa fille Laura et de son fils ainé, David.
Une action que Laura Smet et David Hallyday mèneront ensemble pour réintégrer un patrimoine important
« Mener toutes les actions de droit » pour contester les dispositions testamentaires de son père Johnny Hallyday » voici la teneur du communiqué des avocats de Laura Smet. La totalité de son patrimoine et l’ensemble de ses droits d’artistes se voient confiés à Laeticia.
Johnny avait pris ces dispositions en 2010 suite à l’opération d’une hernie discale qui avait mal tourné en décembre 2009. Les médecins avaient placé le chanteur sous coma artificiel pour permettre une nouvelle chirurgie en raison d’une infection postopératoire. La figure du rock s’était trouvée dans une situation critique et la France entière avait suivi avec angoisse l’évolution de son état de santé.
C’est à cette époque que plusieurs testaments ont été rédigés.
La loi qui s’applique à la succession, se révèle-t-elle française ou américaine ? Selon le nouveau règlement européen, il s’agit de la législation de la résidence usuelle du défunt au moment de son décès, le chanteur vivait-il de manière habituelle en France ou aux États-Unis ?
Si le droit français s’appliquait, son épouse, Laeticia ne pourrait compter que sur le quart en pleine propriété du patrimoine de son mari. S’il n’était revenu en France que dans le cadre de ses soins médicaux, ce serait la loi californienne qui s’appliquerait.
Selon le droit américain, si Johnny n’avait pas réalisé de testament, la conjointe de l’idole aurait pu se trouver lésée puisque ce sont les quatre enfants du chanteur qui se seraient automatiquement vus désignés héritiers.
Son patrimoine immobilier reste considérable, la villa Jade de Saint Barthélemy, le chalet de Gstaad en Suisse, la résidence de Marne la coquette en France et la maison de Los Angeles. Mais la part la plus éminente est issue des royalties des albums et de ses propres compositions. Les quotas détenus par le rockeur dans les sociétés d’édition musicale se retrouvent aussi dans sa succession. S’il en a donné l’usufruit à Læticia, celle-ci devrait en percevoir les dividendes. Le droit moral se montrera conséquent également, si l’on veut réutiliser son image et l’album posthume que toute la France attend avec impatience.
Une assignation prochaine devant le tribunal de Nanterre
Marnes-la-Coquette, relève du tribunal de grande instance de Nanterre, c’est donc devant ce tribunal que les deux premiers enfants de Johnny plaideront leur exhérédation, contesteront judiciairement la validité du testament et feront valoir leurs droits.
Les ténors du barreau Emmanuel Ravanas, Pierre-Olivier Sur, et Hervé Temine sont les avocats qui devront défendre les intérêts de Laura Smet et David Hallyday qui se voient pour l’instant tout simplement déshérités, ce que la loi française interdit. Laura Smet a découvert avec « stupéfaction et douleur » le testament de son père Johnny Hallyday, écrivent ses avocats dans le communiqué. Dans une lettre au média, elle déclare « j’ai décidé de me battre », « S’il en était ainsi, son propre père ne lui aurait rien laissé : ni bien matériel, ni prérogative sur son œuvre artistique ni souvenir — pas une guitare, pas une moto, et pas même la pochette signée de la chanson Laura qui lui est dédiée. »
Au décès de Laeticia, l’ensemble des richesses et des droits de l’artiste seront exclusivement transmis à ses deux filles Jade et Joy.
David Hallyday, le frère de Laura Smet, sera « codemandeur » dans cette procédure, selon son propre avocat, Jean Veil, joint par l’AFP. L’assignation en nullité du testament doit être adressée devant le tribunal de grande instance du lieu de la succession.
Huit ans et demi séparent Laeticia de Laura Smet. En 1996, Johnny Hallyday, 53 ans et Laeticia Boudou, 21 ans, se disent « oui » à la mairie de Neuilly-sur-Seine. Mais le chanteur, qui a déjà connu trois divorces, reste prudent, et choisit de s’unir sous le régime de la séparation de biens. Ce régime matrimonial, assez courant chez les célébrités, confère à chaque époux une grande indépendance financière et matérielle. En effet, tous les avoirs acquis avant et après le mariage restent propres à chacun.
Au décès de Johnny, Laeticia aurait dû être moins avantagée que dans d’autres régimes comme la communauté de biens. En revanche, Johnny Hallyday a choisi dans son testament de déshériter ses deux enfants naturels : Laura et David Smet afin de léguer tout ce qu’il possédait à celle qui fut le dernier amour de sa vie, et qui va continuer d’élever, seule, leurs deux filles Jade et Joy. Depuis le 17 août 2015, les États membres de l’Union européenne appliquent à des legs internationaux la loi du pays de la dernière résidence « habituelle » du défunt, que ce soit pour les meubles, les actifs financiers ou l’immobilier. Car avant de réaliser le règlement de la succession, la liquidation du régime matrimonial s’avère nécessaire.
Or le texte européen n’apporte aucune réponse à ce sujet, celui-ci subsiste seulement à l’étude. La manœuvre fiscale l’emporte généralement sur la stratégie civile.
La bataille juridique ne fait que commencer et l’on imagine bien que la pilule devient dure à avaler pour les deux enfants ainés de la star.