Bilal Hassani s'est fait connaĂźtre en 2016, dans l'Ă©mission The Voice Kids. ÂgĂ© de 15 ans Ă  l'Ă©poque, le jeune homme avait fait sensation en reprenant “Rise like a Phoenix” de Conchita Wurst. Son audace lui offrira d'ailleurs le privilĂšge de choisir son coach.

Il sort un premier EP aprĂšs l'Ă©mission et se lance sur YouTube un an plus tard. Rapidement, Bilal subit les remarques dĂ©sobligeantes des professionnels qui lui reprochent d'ĂȘtre gay et effĂ©minĂ©. Il dĂ©cide Ă  ce moment-lĂ  de jouer avec les codes de la fĂ©minitĂ© et porte dĂ©sormais les cheveux longs.

Celui qui bouleverse les genres comptabilise aujourd'hui plus de 500 000 abonnés, une communauté liée par la différence. LGBTQ, minorités raciales, ce sont tous ces gens, souvent mis à l'écart, qui se retrouvent en lui.

Malheureusement, Bilal continue de subir des injures homophobes. On lui reproche son look, sa sexualitĂ©, et mĂȘme de salir l'image des hommes. Si du haut de ses 19 ans, il arrivait encore Ă  le supporter, depuis le 13 novembre dernier, un dĂ©ferlement de haine s'est emparĂ© de ses rĂ©seaux sociaux.

Cyber-harcĂšlement

Le 12 novembre, veille de deuil national, Bilal publie la vidéo de son showcase. Ce qui n'était que du partage s'est transformé en prétexte pour le lyncher. "Tu devrais chanter au Bataclan, pourquoi ils ne sont pas là quand il faut ces barbus aux explosifs ?

", "Pourquoi il n'y a pas de camion pour foncer là dedans ?". Des propos abominables lui sont adressés chaque jour sur ses réseaux, en toute impunité.

Deux dĂ©putĂ©s, interpellĂ©s par tant de mĂ©chancetĂ©, se sont tournĂ©s vers Twitter France. Ils dĂ©plorent que le site ne soit pas plus ferme et rĂ©actif face Ă  la discrimination que Bilal est en train de vivre. Dans une interview donnĂ©e Ă  Sam Zirah, le jeune chanteur a indiquĂ© qu'il avait portĂ© plainte. "Maintenant, il faut agir (...) il faut que ces trolls d'Internet se rendent compte qu'ils ne sont pas au-dessus des lois et c'est ce qu'on est en train de mettre en place.”

Un jeune homme engagé

Le jeune chanteur n'a pas dit son dernier mot et se bat pour que les cyber-harceleurs cessent de passer Ă  la trappe.

Mais ce n'est pas évident, étant donné que les réseaux sociaux sont une nouveauté pour la police. Souvent dépassés par le phénomÚne, les affaires de cyber-harcÚlement ne sont pas traitées.

Bilal s'investit. Il met Ă  profit sa connaissance des rĂ©seaux et communique aux policiers l'identitĂ© de ces harceleurs. Au-delĂ  de son cas personnel, le jeune homme souhaite avant tout mettre en place un systĂšme qui serait en rĂ©elle capacitĂ© d'aider les personnes victimes de cyber-harcĂšlement. "Il faut mettre en place aussi des lois (...) il faut aussi que les applications s’impliquent plus sur un changement d'algorithmes. Je pense Ă  Twitter, Ă  Instagram, Ă  Facebook, ce sont des applications qui pourraient se bouger un petit peu plus parce que je sais qu’elles en ont les capacitĂ©s. (...) Elles peuvent aussi amĂ©liorer l'algorithme et faire un nettoyage plus efficace de la haine parce que, pour l'instant, on a un peu l'impression que c’est alĂ©atoire.”