Après la courte trêve durant les fêtes, le VIII acte des Gilets Jaunes a réuni 50 000 personnes ce samedi 5 janvier. La majorité des actions se sont déroulées dans le calme, mais la violence a malgré tout fait irruption dans les rues. Entre autres, la porte du ministère a été emboutie par un engin de chantier, tandis que de violentes confrontations dans Paris ont mené à 24 interpellations.

Mais dimanche matin, plusieurs centaines de Femmes se sont rassemblées à travers toute la France. À Paris, ces femmes se sont donné rendez-vous sur les marches de l'Opéra Bastille, à 11 heures.

Elles ont chanté la Marseillaise en brandissant des ballons jaunes.

L'une des fondatrices du groupe Facebook "femme gilets jaunes" a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une manifestation féministe. Elles souhaitent avant tout donner une image inédite à ce mouvement, marqué par la violence. Venue de Marseille, cette infirmière de 42 ans explique : "On oublie le fond du problème".

Pour la France de nos enfants

"Je suis une fille et je ne veux pas d'enfants dans ce monde là". "Précarisées, discriminées, révoltées, Femme en première ligne". Voici les slogans que l'on pouvait lire sur les pancartes. Toutes s'adressaient au président de la République. "Macron démission", "Macron t'es foutu, les gonzesses sont dans la rue".

Une centaine de femmes ont défilé pacifiquement dans les rues de Caen. On pouvait entendre : "CRS avant de gazer, accoucher". Chloé Tessier, professeure d'équitation, reproche au gouvernement de vouloir les faire passer pour des casseurs. Elle explique que les droits des femmes sont souvent en danger lors des crises sociales.

Monique, une fonctionnaire de 64 ans, a expliqué à l'AFP qu'elle était ici pour l'avenir de ses enfants. Selon elle, bientôt, beaucoup seront au chômage et les personnes âgées devront travailler de plus en plus tard. Elle incite les citoyens à réagir maintenant avant que les générations futures n'aient plus le droit à la parole.

Une autre politique

"Marianne" et son bonnet phrygien, une manifestante de 38 ans, défile pour "l'abolition de tous les privilèges politiques". Elle reproche à la politique d'être devenue un plan de carrière.

"Mère isolée de deux enfants", Sophie Tessier a déclaré à l'AFP qu’elle était au RSA depuis deux ans et demi. Elle considère qu'il est difficile en tant que femme d'être mis en lumière dans cette société. Souvent plus touchées par le travail précaire, elles sont présentes depuis le début du mouvement sur les ronds-points.

Pour Fabienne, 55 ans, les femmes ont toujours joué un rôle dans les grandes révolutions. "C'est nous qui engendrons les enfants de la Nation et on n'a pas envie que ceux qui sont "mal nés" ne s'en sortent pas".