Une série TV sur la musique classique et sur une chaîne de grande écoute, c’est suffisamment rare, pour que cela ne passe pas inaperçu. L’intrigue de cette série de 6 épisodes, nous fait découvrir les dessous de la vie d'un orchestre philharmonique. De l’aveu même de sa créatrice Marine Gacem, la série a pour objectif de rendre plus accessible la musique classique. C'est un pari, qui n'est pas évident pour une série TV.
Un scénario aux multiples facettes
Le scénario de "Philharmonia", nous fait suivre Hélène Barizet, une musicienne prodige, qui a réussi à force de persévérance à devenir chef d’orchestre. Son itinéraire, pas facile pour une femme, va la conduire à la tête du Philharmonia, et cela, ne fera pas que des heureux. Son inexorable ascension qu’elle doit à son talent, suscite bien sûr, bien des louanges, mais va alimenter la rancœur de certains, car elle est la première femme à diriger un orchestre permanent. A ses côtés, on retrouve une autre femme volontaire, violoniste au talent prometteur.
La chaîne nationale France 2, compte bien prouver, qu'elle aime à l'occasion soutenir de hautes ambitions en matière de fiction, et c'est pour cela qu'elle n'a pas hésité à promouvoir un projet basé sur un scénario utilisant le cadre d’un orchestre classique.
Les auteurs doivent réussir à doser et mettre du contenu attractif pour les non-initiés et les néophytes en matière de musique classique, tout en gardant un minimum de réalisme, pour ne pas sombrer dans la caricature.
Pas de panique donc, le décor, à première vue austère du philharmonique n’empêche pas une intrigue, qui contient tous les ingrédients pour tenir en haleine. On retrouve des complots, de la passion, des gentils et des méchants, quelques surprises et bien sûr, des élans amoureux.
Une immersion au cœur d'un orchestre philharmonique
Pour arriver à ses fins, la production a insisté sur le réalisme. Par exemple, les acteurs qui jouent le rôle de musicien dans la série, ont profité des conseils du jeune chef Christophe Dilys.
Les scènes de concerts et de répétitions, ont profité du cadre parfait constitué par l'auditorium Pierre Boulez de la philharmonie de Paris.
La production a réussi à regrouper de nombreux moyens et de nombreux talents, pour mener à bien cette série, qui a nécessité 2 ans de préparation. Marine Gacem admet qu'il faut avoir un minimum de culture et de goût pour la musique classique, pour se lancer dans un tel défi. Cela ne dispense pas, bien sûr, qu'il faut s’entourer de vrais professionnels. C’est le compositeur Etienne Perruchon, qui d’une part, a couvert l'aspect technique de tout ce qui concerne la musique, et d’autre part, a composé deux morceaux originaux pour la série. Ce n'est pas une première rencontre entre Etienne Perruchon et le cinéma, car il a souvent travaillé avec le réalisateur Patrice Leconte, par exemple.
La réalisation peut véritablement dire un grand merci à l'Orchestre national d'Ile-de-France (Ondif), qui a accepté, non seulement, de faire un enregistrement studio, mais qui fera pour l'occasion sa première apparition à l'écran. Ce ne sera pas la seule première pour cet orchestre, car il va aussi produire sa première bande originale de série. Pour cet enregistrement, les solos de violon sont interprétés par la soliste Ann-Estelle Médouze, qui mène un parcours impressionnant depuis qu'elle fut lauréate du concours national de Radio France à treize ans. La direction de l'orchestre a été laissée à la Polonaise Marzena Diakun, qui connaît bien la France, car elle fut la chef-Assistante de l'Orchestre philharmonique de Radio France entre septembre 2015 et décembre 2016.
C'est aussi en 2016, qu'elle a été lauréate du prix Paszport Polityki, le prix le plus prestigieux en Pologne dans sa catégorie.
Du côté des artistes, ce sera l’occasion de retrouver un joli casting, avec des quelques bons acteurs, qui assurent à l'ensemble de la série, un très bon niveau. Parmi eux, notons la présence de Tomer Sisley, on retrouvera aussi avec plaisir Tom Novembre et bien d'autres. Ils encadrent brillamment les superbes Marie Sophie Ferdane et Lina Arabi.