Il est indéniable que les nouveaux arrivants contribuent à la richesse collective: achat de propriétés, de biens d'équipement, embauche de personnel, contractation d'entreprises spécialisées, location de locaux commerciaux, consommation dans le milieu de la restauration et la grande distribution, partage de la Culture... Tous ces points sont essentiels pour un pays dont la taille et la compétitivité ne se mesurent pas à l'échelle des plus grands. Le Portugal a besoin de se renouveler dans ses compétences, non pas que le pays ne soit pas en mesure de former des professionnels d'excellent niveau, mais la fuite des cerveaux attirés par des conditions de travail et de salaire plus en adéquation avec leurs ambitions, tarie le vivier et entraîne une stagnation préjudiciable.

Le second point primordial concerne le vieillissement de la population. Les politiques menées afin de favoriser l'accroissement des naissances sont bien trop récentes et encore bien timides pour que les résultats se fassent sentir.

En un quart de siècle le Portugal est passé de pays d'émigration à celui de pays d'Immigration. Les français ne sont pas majoritaires dans ce flux, et leurs installations définitives en Lusitanie restent encore relativement limitées proportionnellement aux mouvements migratoires initiés par d'autres nationalités, telles que les roumains ou les chinois. Si l'on prend des exemples chiffrés, on s'aperçoit que le nombre de français immigrés au Portugal a diminué entre 2001 et 2011 de plus de 6%, alors que dans le même temps celui des Chinois a bondi de plus de 420% et celui des Roumains de 815%.

Inutile de dire que le flux de français actuel n'est qu'une goutte d'eau dans la multitude des nationalités implantées au Portugal.

Ces arrivées ont permis aussi de favoriser la mise à disposition de produits propres à la consommation de chaque pays concernés par ces implantations définitives. Pas la peine de préciser que se mettre à la recherche d'un camembert en 1996 relevait de la pure utopie.

Des grandes enseignes françaises se sont implantées, voulant répondre à une demande grandissante et ce ne fut pas sans difficulté: au début des années 2000 deux centres Leclerc implantés à Portimão ont fermé leurs portes et aujourd'hui encore, des commerces trop ciblés français continuent de mettre la clef sous la porte. Et les échecs continuent : la première erreur étant de croire que le portugais est en attente d'un autre choix que celui répondant à ses goûts ancestraux.

Derrière chaque portugais se cache un citoyen férocement impliqué dans son bien-être et celui de son pays. Le patriotisme n'est pas ici un gros mot, c'est un art de vivre. Les enseignes de la grande distribution qui tirent leur épingle du jeu l'ont bien compris et c'est la raison pour laquelle l'achalandage des rayons est majoritairement accès vers la clientèle nationale, même si des produits plus ciblés étrangers fleurissent ici et là.

Les échanges culturels au Portugal, des avantages évidents

Se mettre en tête de conquérir le marché portugais passe forcément par des concessions, au risque de s'y casser les dents. Nombre d'entreprises guidées par la conviction (un excès d'orgueil et une mauvaise étude de marché...) que la culture française et ses biens de consommation sont les champions du monde toutes catégories y ont laissé des plumes.

Pour connaître le Portugal et ses habitants nationaux, il suffit d'en connaître l'histoire. Le Portugal est le pays d'Europe qui a les plus anciennes frontières, une langue qui n'a pratiquement jamais changé, une cuisine qui ne souffre quasiment aucune influence extérieure, des vins qui se classent parmi les meilleurs dans les compétitions internationales. Les avantages d'un flux migratoire français sont évidents pour tous les compatriotes implantés au Portugal. Il suffit que ce flux s'inscrive dans une notion de partage de la culture du pays d'accueil et non pas dans celui de conquête. La première marque de respect et celle qui détermine avec réalisme une implantation réussie, passe par une pratique de la langue locale.