Souvenez-vous, c'était en 2007, mais si "Ocean's Thirteen", le troisième volet de la trilogie Ocean's sortait sur grand écran ! Oui dix années que George Clooney (O'Brother, Gravity), Brad Pitt (Fight Club, Inglorious Basterds) ou encore Matt Damon (Trilogie Jason Bourne, Will Hunting) et bien d'autres montaient leur dernier gros coup sous la patte de Steven Soderbergh. Sûrement tombé sous le charme du genre, le réalisateur américain revient cette année avec un nouveau film de casse intitulé "Logan Lucky".
Pour rentrer convenablement dans ce nouveau casse cinématographique pensez grosse distribution.
Il faut le reconnaître, Soderbergh sait bien s'entourer d'acteur de talent ou du moins qu'il saura diriger. A l'image sont réunis Channing Tatum ("Jupiter Ascending"), Adam Driver ("The Force Awakens"), Seth MacFarlane ("Ted"), Daniel Craig ("007 Spectre") ou encore Hilary Swank ("Million Dollar Baby") et Katherine Waterston ("Fantastic Beasts"). Disons qu'en soit ce n'est pas trop mal pour commencer. Par contre pour le côté flashy vu et revu dans la trilogie Ocean's il faudra repasser, ici nous avons droit à une représentation de ce que serait un casse monté par la fine fleur du red neck !
Tout débute en Virginie Occidentale, Jimmy Logan (Channing Tatum) ancienne star locale, travaille dans le bâtiment mais peine à joindre les deux bouts, papa d'une petite Sadie (Farrah MacKenzie), il éprouve nombre de difficultés à respecter ses engagements envers elle.
Bientôt mis à la porte de son emploi, il se tourne vers Clyde Logan (Adam Driver), afin de faire sauter le coffre de la course Nascar la plus populaire de l'état : La Charlotte Motor Speedway ! Selon Clyde, vétéran de l'armée Américaine, la famille Logan est marquée par une malédiction. Un mauvais sort qui lui a d'ailleurs fait perdre son bras gauche...
enfin sa main gauche et à son frère le bon usage de son genou droit. Pour réaliser cette opération ils doivent déjà faire évader un expert en la matière, un dénommé Joe Bang (Daniel Craig). La chance sera t-elle enfin au rendez-vous pour les Logan ?
Soderbergh toujours fidèle à lui-même.
Retraité du Cinéma ces quatre dernières années (son dernier film étant "Effets Secondaires"), le réalisateur originaire d'Atlanta revient sur grand écran avec un film de casse plutôt amusant.
Tout en dépeignant une Amérique sudiste et profonde, Logan Lucky en aucun cas ne se moque de sa population. Cela prouve de nouveau l'intérêt du cinéaste pour les laissé-pour-comptes, à l'image de ce qu'il a fait dans "Erin Brockovich" en 2000.
Loin d'être des lumières, et tous un peu perdus à leur manière, les personnages de Logan Lucky arrivent tout de même à travailler à l'unisson. Ces acteurs choisis créent une bonne alchimie à l'écran et ressemblent vraiment à des individus originaires du sud des Etats-Unis à l'exception de Daniel Craig qui peine à bien ressortir l'accent caractéristique de la région. Attention, l'acteur britannique est juste dans son jeu, lors de ses scènes est plus que présent (peut-être trop), il est magnétique mais on a du mal à se dire que son Joe Bang appartient à la même faune que les autres.
Son personnage est amusant et il doit sans doute remercier le cinéaste de l'avoir choisi pour ce dernier.
Réalisateur complet, Steven Soderbergh porte souvent sur ses projets presque toutes les casquettes. Il est à la fois, en dehors de la mise en scène, directeur de la photographie sous le pseudonyme de Peter Andrews, au montage sous celui de Mary Ann Bernard par exemple. Génial directeur de photographie, Peter Andrews expose les personnages dans de splendides plans (souvent proche et frontaux) où il joue avec le flou et le net, avec la lumière naturelle et la lumière artificielle. Sous ses airs de blockbuster, Logan Lucky n'en est pas un. En légère rupture avec le monde du cinéma mainstream, Soderbergh fait un vrai film, un film où le réalisateur à le pouvoir sur son oeuvre au lieu, où il peu s'exprimer. Les amateurs pourront apprécier un film bien réalisé avec de beaux plans, alors que le plus grand public pourra jouir d'un film divertissant sans trop de prétention.