Après une année 2017 tendue, la Catalogne va-t-elle vivre 2018 dans le même état ? C'est en tout cas ce qu'essaye d'éviter le pouvoir en place, à commencer par le Roi Felipe VI. Ce dernier, lors d'un discours de Noël, a exhorté les dirigeants catalans à respecter la diversité de leur région et à éviter une nouvelle confrontation sur l'indépendance. Les remarques de Felipe sont survenues seulement trois jours après que les partis séparatistes en Catalogne, menés par le président déchu Carles Puigdemont, aient remporté la majorité absolue des sièges lors d'un vote parlementaire.

Le parlement nouvellement élu de la région catalane doit « faire face aux problèmes qui affectent tous les Catalans, en ce qui concerne la pluralité et en gardant à l'esprit leur responsabilité pour le bien commun », a déclaré le Roi d'Espagne. « La route ne peut pas conduire à nouveau à la confrontation et à l'exclusion, qui, comme nous le savons déjà, ne génèrent que la discorde, l'incertitude et le découragement ». Le Roi Felipe fait ainsi référence à la situation survenue il y a plusieurs semaines, où l'Espagne avait été ébranlée par une possible indépendance de la Catalogne, qui n'avait jamais été aussi proche. Finalement, le gouvernement espagnol s'était montré inflexible.

La Catalogne, une grave crise pour l'Espagne

Le gouvernement central espagnol a appelé à l'élection après avoir limogé le cabinet de Puigdemont, dissout le parlement catalan et dépouillé la région de son autonomie suite à une déclaration d'indépendance le 27 octobre. S'en est suivi un référendum d'indépendance interdit le 1er octobre, qui a vu une répression policière brutale qui a focalisé l'attention du monde sur la crise catalane.

Deux jours après le référendum, Felipe avait fait un discours télévisé, condamnant la « déloyauté inacceptable », des indépendantistes catalans. La veille de Noël, le Roi d'Espagne adonc a réitéré son appel à l'unité. Il a appelé les dirigeants de la région à aider « la société catalane, diverse et plurielle, à retrouver sa sérénité, sa stabilité et son respect mutuel, de manière à garantir que les idées ...

ne séparent pas les familles et les amis les uns des autres ». Selon lui, l'Espagne est désormais « une démocratie mature, où tout citoyen peut défendre, librement et démocratiquement, ses opinions et ses idées, mais n'impose pas ses idées dans une impasse avec les droits des autres ».

Carles Puigdemont espère revenir en Catalogne

Les partisans de l'unité catalane avec l'Espagne accusent leurs rivaux indépendantistes de creuser un fossé entre les camps pro et anti-indépendance. Tout au long de la crise d'indépendance, la pire de l'Espagne depuis le retour de la démocratie et la chute de Franco en 1975, le gouvernement de Madrid a averti à plusieurs reprises des risques économiques posés par une tentative d'indépendance de la Catalogne.

Plus de 3000 entreprises ont ainsi déplacé leur siège légal hors de la Catalogne depuis le référendum. Le tourisme, une industrie clé pour la région méditerranéenne, a également été touché par la crise. Une situation qui ne semble pas inquiéter Carles Puigdemont, président déchu de la région Catalogne, et qui espère revenir en triomphe sur son territoire. « Nous vivons dans un état où les idées légitimes sont persécutées », a-t-il ainsi lâché à Noël. Puigdemont a également déclaré que c'était un jour de Noël passé dans des « circonstances difficiles », car quatre autres dirigeants du gouvernement catalan sont à Bruxelles, tandis que quatre dirigeants pro-indépendantistes sont emprisonnés dans la région de Madrid. L'Espagne n'en a donc pas encore terminé avec la volonté d'indépendance de la Catalogne.