Près de 2 millions de mètres cubes : c'est le volume de déchets radioactifs stockés en France, l'équivalent de 400 piscines olympiques. Cet article exerce un panorama rapide des moyens de stockage limités mis en place pour nous mettre à l'abri des déchets radioactifs. La seule solution pour les avis les plus extrêmes, c’est l’arrêt définitif des centrales nucléaires, une mesure toujours considérée comme impossible au vu du recours considérable, de la France, au nucléaire avec plus de 60 % de notre électricité produite par des centrales nucléaires.

L'entreposage en surface et en profondeur

Plusieurs options ont pourtant été envisagées mais ne sont pas viables. C'est le cas de l’entreposage en surface de déchets nucléaires considérés comme peu radioactifs : les déchets de très faible activité (TFA) et les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) conservés sur une courte durée et dans des infrastructures comme le Centre de la Manche ou encore le Centre de stockage de l'Aube. Pour les déchets à haute radioactivité : de haute activité et moyenne activité à vie longue (HA-VL et MA-VL), le stockage en profondeur est de rigueur. Pour exemple, le projet de stockage de Bure prochainement mis en place en 2030 est grandement contesté par la population locale et par des associations anti-nucléaire.

Le débat est encore en cours avec deux alternatives envisageables : le stockage géologique profond et l'entreposage en subsurface pendant une période longue.

Depuis les années 90, l'ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) étudie de près le principe de stockage en profondeur. Dans des galeries de 500 mètres de profondeur, au sein d'une épaisseur d'argile (barrière protectrice), les déchets sont stockés puis refermés.

Ces matériaux radioactifs peuvent être stockés pendant 150 ans. Le projet CIGEO en couche géologique profonde des déchets (- 500m) est aussi décrié et constamment repoussé (d'abord 2022 puis 2030). De nombreux risques se posent pour l'entreposage des déchets : incendie, réactions chimiques entre produits, défaut d’imperméabilité du sol.

Stockage en mer et autres solutions

Depuis 1950, certains déchets ont été jetés illégalement dans la mer : 100 000 tonnes de déchets radioactifs ont été déversés dans le monde. La France a aussi créé des dépôts sous-marins à présent fissurés. Bien d’autres solutions ont aussi été envisagées mais sans succès : vitrification (transformation en verre des déchets), cimentation (transformation en béton) et compactage (galettes introduites dans des containeurs). Pour l’avenir, plusieurs options sont possibles : transmutation et technologies de séparation des déchets. Un projet au nom de MYRTE, depuis avril 2015, vise la création d’un réacteur hybride diminuant la durée de vie des atomes radioactifs. Autre solution loufoque qui, espérons, ne verra jamais le jour : l'envoi des déchets radioactifs dans l'espace, une proposition effectuée par la NASA dans les années 70.