Mathieu Danel, 26 ans, à été condamné ce mardi 18 janvier 2022 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, par la cour d’assise du Gard, à Nîmes, pour l’assassinat de Claire Reynier, à Sommières, le mardi 19 juin 2018. Il s’était rendu au commissariat de Montélimar, deux jours plus tard, le jeudi 21 juin 2018, déclarant « souhaiter s’accuser d’un crime. ».

Les faits

C’est le mardi 19 juin 2018 que la route de Claire Reynier, 39 ans, et celle de Mathieu Danel, 26 ans, vont se croiser. Elle pratique l’auto-stop, en fin d’après-midi, à la sortie de Montélimar, dans la Drôme, afin de se rendre à Sommières, dans le Gard, récupérer sa voiture.

L’apercevant, Mathieu Danel décide de s’arrêter et lui propose de l’amener à sa destination. Le courant passe bien entre les deux inconnus, au point qu’elle lui propose, une fois rendue à destination, de lui faire visiter la petite ville de Sommières, où ils dînent ensembles dans une pizzeria. Une fois ce dîner terminé, aux alentours de 22 heures, ils se rendent ensemble à Villevieille, une petite commune proche de Sommières. C’est au moment où ils regagnent son véhicule, garé en lisière de forêt, que Mathieu Danel s’empare d’une dague, qu’il conserve en permanence dans son véhicule au cas où l’occasion se présenterait et qu’il en assène 17 coups à Claire Reynier.

2 jours plus tard, le jeudi 21 juin 2018, vers 17 heures, Mathieu Daniel se présente au commissariat de Montélimar pour « souhaiter s’accuser d’un crime ».

Le corps de Claire Reynier sera retrouvée, sur ses indications, en lisière de la forêt de Villevieille. Il déclarera aux enquêteurs « J’étais prêt à rentrer chez moi, je lui ai proposé de la conduire à un hôtel, elle a refusé en me disant de la laisser là ! Ça m’a surpris parce que c’était au milieu de rien. Je l’ai laissée là et en retournant vers mon véhicule, je me suis dit que c'était un endroit isolé, qu’il faisait nuit, qu'il n'y avait personne et que c'était l'occasion de tuer.

» Il déclarera également aux enquêteurs « Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas mourir. Je lui ai dit que c’était pour ma découverte personnelle. Je l’ai frappée plusieurs fois à la carotide, à la tête, au cœur. Quand j’ai pensé qu’elle était morte, je suis reparti. » Il déclarera aux enquêteurs « J’étais prêt à rentrer chez moi, je lui ai proposé de la conduire à un hôtel, elle a refusé en me disant de la laisser là !

On ne peut pas savoir si on aime un plat avant d'y avoir goûté ».

Il rajoutera froidement : « J’ai trouvé ça très neutre. ».

Enquête, procès et condamnation

C’est au cours de l’enquête, menée par la brigade de recherche de Vauvert, dans le Gard, et du procès, devant la cour d'assises de Nîmes, dans le Gard, que se révélera l’étrange personnalité de l’accusé. La perquisition permettra de découvrir du matériel informatique contenant des fichiers ultra-violents et indescriptibles. « Il s’est enfermé dans un personnage virtuel. Sa vie sociale se faisait surtout en ligne. » Selon son avocat, Me Arnal. Au cours de sa garde à vue, les enquêteurs notent « une froideur extrême » et qu’il « a mangé tous les plats que nous lui avons proposé pendant sa garde à vue.

». Au cours du procès, Mathieu Danel restera froid et sans remords face aux familles.

Un des 3 experts psychiatres qui l’ont reconnus responsables de ses actes expliquera « un jeune homme solitaire qui surinvestit dans le net par rapport au réel. La clef est dans l'imaginaire : qu'est-ce que ça fait de tuer quelqu'un ? ». Le mardi 19 juin 2018, au cours de la soirée avec Claire Reynier, le personnage virtuel a pris le dessus. Mathieu Danel se posait la question, le personnage virtuel a voulu la réponse. Et cette réponse fut tragique et pas « neutre » du tout. Les derniers mots de Mathieu Danel avant que le jury ne se retire pour délibérer « Ça ne tourne pas rond chez moi. Je cherche quelque chose à dire à Claire et à sa famille, je ne sais pas quoi dire.

Je n'ai pas choisi d'être qui je suis, j'ai choisi de faire ce que j'ai fait. ».

Environ 1 h 30 plus tard, Mathieu Danel est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.

Mathieu Danel à 10 jours pour faire appel de sa condamnation le mardi 18 janvier 2022.