Encore au 21ème siècle, il n'est pas possible pour nous Africains de parler de notre continent sans éviter l'esclavage et la colonisation. En majeure partie, nos approches intellectuelles pivotent autour d'une rhétorique ayant pour axe des coordonnées l'esclavage ; et pour axe des abscisses, la colonisation, l'indépendance véritable des pays africains, les pillages de matières premières…
Dans une telle posture intellectuelle, la prépondérance de ces thématiques dans les débats publics est telle que toutes les réflexions sont bornées, voire balisées en des termes fonctionnalistes, - et ce, quelque soit le champs disciplinaire, pourvu qu'au début et à la fin, nos paradigmes de l'esclavage et de la colonisation trouvent leur place de prédilection.
Pourquoi ne pas oser une relecture de ces événements, bien entendu majeurs, qu'il ne s'agit pas de minimiser ?
L'Afrique n'est pas le seul continent à avoir été colonisé
L'Afrique n'est pas le seul continent à avoir été colonisé par l'occident dans l'histoire du monde. De même, le continent noir n'a pas été le seul à être partagé par l'occident au 19ème siècle. A ce sujet, le monde, dans sa configuration géostratégique actuelle est en grande partie la création de l'occident vu que c'est l'occident qui a fixé les frontières de la majorité des pays actuels, en partageant avec ces pays, sa langue et sa culture. Pour preuve, à l'ONU, on parle majoritairement les langues occidentales telles : l'anglais, l'espagnol, le français et le portugais.
En plus, si la colonisation occidentale du monde s'est arrêtée pour l'Afrique, à l'opposé, pour d'autres continents et d'autres pays, elle se poursuit encore au 21ème siècle, ce que l'on n'évoque pas souvent. Par exemple, sur plusieurs continents comme l'Amérique et le Pacifique (Amérique du Sud, États-Unis, Caraïbes, Canada, Australie, Tahiti, Nouvelle Calédonie, Nouvelle Zélande...etc.), la colonisation occidentale se poursuit parce que les colonisateurs n'ont pas quitté les pays colonisés et ce sont eux qui gouvernent encore ces pays, les autochtones ayant été majoritairement écartés de la gestion publique.
Ainsi, en Bolivie il aura fallu attendre 2005, pour que soit élu à la présidence de la république, Evo Morales, un autochtone. Tel n'est pas le cas pour l'Afrique, où, les colonisateurs sont partis, en accordant l'indépendance aux peuples autochtones, abandonnant ainsi des pays qu'ils ont créés eux-mêmes, avec leurs fonds propres, suite au boom économique qu'ils ont connu au 19ème siècle avec le développement industriel.
Curieusement, c'est dans les pays qu'ils ont fondés et colonisés et qu'ils n'ont jamais désertés, que le développement est rapide, et c'est là qu'on trouve les Dragons (les Dragons d'Asie) et les Brics. Quant à l'Afrique indépendante depuis des décennies, elle est toujours à la traîne ! Ne voyons-nous pas qu'il y a quelque chose qui cloche ?
Une chose est sûre, c'est que, si on peut expliquer le retard de l'Afrique par l'esclavage, on ne pourra pas l'expliquer par la colonisation.
Nous devons nous poser les vraies questions
Nouvelle trouvaille des Africains : le FCFA. Or, cette monnaie n'est utilisée que par une dizaine de pays, et l'Afrique compte 55 pays qui n'ont pas tous la même monnaie, mais, ont le même niveau de développement.
Questions à se poser :
A qui profite le changement de monnaie ?
Pourquoi le système éducatif n'est pas développé en Afrique ?
Pourquoi le système sanitaire n'est pas développé en Afrique ?
Pourquoi la misère ne cesse de croître sur le continent ?
Le changement de monnaie profiterait toujours à la minorité opulente. Le système éducatif n'est pas développé tout simplement parce que les enfants de l'élite dirigeante ne fréquente pas sur place, mais bien dans les pays occidentaux. Le système sanitaire reste dérisoire parce que l'élite au pouvoir ne se soigne que dans les pays occidentaux, au Maroc, en Afrique du sud...
La pauvreté ne cesse de croître parce que la minorité opulente n'arrête pas s'enrichir.