Ce nouveau tweet fera sans doute parler de lui dans les médias américains comme français. Cette fois-ci, Donald Trump s'en est pris au modèle français afin d'expliquer la nécessité de mener une politique anti-immigration. Selon lui, des migrants seraient à l'origine des attentats connus par Paris en 2015. Ainsi, il a regretté, reprenant les mots de l'un de ses amis, que Paris ne soit plus Paris. Cette remarque quelque peu désobligeante à l'égard de l'allié français va malheureusement détériorer les relations qui n'étaient pas au mieux entre les deux chefs de l'Etat.
La maire de Paris et le Président de la République ont tenu à répondre à ces propos, dans un contexte de renouveau du tourisme américain en France. Bref, une nouvelle gaffe du président américain, somme toute.
Les propos de Trump
Pour expliquer que le visage de la France avait changé depuis les attentats, le président américain a pris l'exemple d'un de ses amis, fervent admirateur de la ville lumière, qui, depuis 2015, n'est pas revenu une seule fois dans la capitale. C'est une nouvelle manière de prendre un pays européen comme exemple du laxisme face à l'immigration, qui produirait des terroristes sur les sols nationaux. Car Donald Trump avait déjà envisagé un attentat imaginaire en Suède pour condamner la politique d'accueil de ce pays.
" La sécurité nationale commence par la sécurité aux frontières. Les terroristes étrangers ne pourront pas frapper l'Amérique s'ils ne peuvent entrer dans notre pays, " avait-il déjà pu déclarer devant un parterre de conservateurs américains. Cette fois-ci, c'est plus précisément la France qui a été visée par les propos de Donald Trump.
" J'ai un ami, et c'est quelqu'un de très important. Il adore la ville lumière. Pendant des années, tous les étés, il allait à Paris avec sa femme et sa famille. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps et j'ai dit : ' Jim, comment va Paris ? ' ; ' Je n'y vais plus, Paris n'est plus Paris ' ", aurait-il répondu. Cette nouvelle petite anecdote du président américain a provoqué une levée de boucliers sur notre sol, alors que l'Etat comme la ville tentent depuis quelques années de faire revenir les touristes américains à Paris.
D'ailleurs, ces efforts portent leurs fruits aujourd'hui : pour le premier semestre de l'année 2017, les réservations de touristes américains à Paris ont augmenté de 30% par rapport à 2013. Bref, même les chiffres contredisent la version de Donald Trump.
La réponse de Hollande
Notre président n'a pas fait de longue déclaration officielle pour répondre à cette attaque de l'allié américain. Il s'est démarqué de la maire de Paris, en répondant plutôt, interrogé à l'occasion du salon de l'agriculture, par des considérations diplomatiques bilatérales : " Ce n'est jamais bon de marquer la moindre défiance à l'égard d'un pays ami. Moi, c'est ce que je ne fais pas à l'égard d'un pays ami [les Etats-Unis] et je demande que le président américain ne le fasse pas à l'égard de la France." Il s'est même brièvement permis de comparer la situation sécuritaire française avec la situation américaine, où n'importe qui peut porter des armes comme bon lui semble, afin de tacler discrètement les propos de Donald Trump sur une prétendue supériorité des Etats-Unis en termes de sûreté : " Je ne ferai pas de comparaison, mais ici il n'y a pas de circulation d'armes, il n'y a pas de personnes qui prennent des armes pour tirer dans la foule." Mais il a tenu à conclure cette polémique par une note de réconciliation, en rappelant que Donald Trump lui avait précisé, lors de leur échange téléphonique, tout l'amour qu'il portait pour Paris et pour la France.