"Il y a dix victimes dans l'Attaque au couteau. Deux morts et huit blessés". C'est le message publié sur Twitter par la police finlandaise quelques heures après une attaque au couteau perpétrée dans la ville de Turku, à l'ouest d'Helsinki dans le sud du pays. Les forces de l'ordre indiquent qu'une personne est décédée pendant l'attaque, et l'autre après son transfert à l'hôpital. Hier soir, lors d'une rencontre avec la presse, la police a ajouté que l'une des victimes avait été poignardée alors qu'elle tentait de secourir une autre personne blessée.

Les faits se sont produits sur la grande place du marché de Turku, en plein centre-ville. Mais l'assaillant ne s'est pas arrêté là. Il s'est ensuite rendu dans une rue adjacente afin de poignarder davantage de passants avant d'être interpellé. Ce samedi matin, on apprend que la police finlandaise a dirigé son enquête vers la piste terroriste : "Pendant la nuit, nous avons reçu des informations supplémentaires qui indiquent que les infractions pénales sont maintenant des meurtres terroristes."

Le suspect a été blessé par la police à la cuisse avant d'être arrêté et conduit à l'hôpital. Les forces de l'ordre ont indiqué qu'il s'agissait d'un "jeune homme marocain âgé de 18 ans", sans livrer plus de détails.

Pour le moment, il est encore hospitalisé pour soigner ses blessures. Parallèlement, cinq autres personnes, soupçonnées d'être ses complices, ont été arrêtées. "Nous enquêtons sur le rôle de ces cinq autres personnes, mais nous ne sommes pas encore sûrs qu'elles aient un lien avec l'attaque", a déclaré le commissaire Markus Laine, du Bureau national d'enquête.

Il ajoute qu'une "coopération internationale" a été mise en place pour répondre à ces questions...

L'assaillant mis rapidement hors d'état de nuire

Dans le détail, l'auteur de cette attaque a commis son forfait ce vendredi vers 16 heures (14 heures en France), moins de 24 heures après les deux attentats sanglants perpétrés en Espagne et revendiqués par le groupe djihadiste Etat Islamique...

De son côté, Aleksi Randall, le maire de la ville de Turku a réagi dans un communiqué glaçant, conseillant à la population de rester sur ses gardes : "De tels événements, qui ont été trop fréquents en Europe et dans le monde, sont maintenant arrivés ici, ce qui nous effraie !". De même, la Commission européenne a fermement condamné cet acte meurtrier commis en Finlande, dans une ville portuaire de taille moyenne de 185.000 habitants...

Le gouvernement finlandais réagit

Alors que le nombre des patrouilles de la police nationale finlandaise a été multiplié sur la totalité du territoire, notamment dans les gares et les aéroports, le Premier ministre Juha Sipilä a déclaré suivre l'avancée de l'enquête de très près.

Déjà, en Juin dernier, les services de sécurité finlandais avaient augmenté le niveau d'alerte terroriste, en le faisant passer de 'faible' à 'élevé'. La Finlande, pays scandinave d'ordinaire discret, avait alors repéré une activité de Daesch pouvant menacer son territoire et ses habitants...

En effet, ce n'est pas la première fois qu'un déséquilibré sème la terreur dans le pays. En 2012 à Turku, le Premier ministre a été abordé en pleine rue par un homme muni d'un poignard, qui au vu de ses antécédents psychiatriques, n'avait pas été traduit en Justice. Plus récemment, en 2016, trois personnes - une élue et deux journalistes - sont morts près de la frontière avec la Russie. L'auteur des coups de feu avait ensuite été arrêté grâce à la présence de nombreux témoins.

Rappelons enfin que la Finlande tente depuis des années de réguler l'usage des armes à feu sur son territoire, sans succès...