Dans l'actualité internationale de ce mois d'Août, les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sont à la Une des médias. Les joutes verbales entre Donald Trump et Kim Jong-un s'enchaînent dans un climat hostile, à l'image de la Guerre Froide entre les USA et l'URSS au 20ème siècle. Rappelons que la Corée du Nord est le dernier régime communiste stalinien au monde, et ses provocations incessantes envers les Etats-Unis pourraient, selon certains observateurs, raviver un conflit armé endormi depuis plus de 60 ans. Les spécialistes en veulent pour preuve les derniers tests de tir balistiques menés par le régime de Kim Jong-un en mer du Japon.

L'île américaine de Guam, dans le Pacifique, serait même menacée, mais Pyongyang semble avoir mis en suspens son projet de bombe lâchée sur ce territoire peuplé uniquement de militaires américains. Ce missile devait être tiré en réaction aux derniers propos du président américain Donald Trump, qui a promis de déchaîner "le feu et la colère" sur la Corée du Nord, en indiquant de surcroît que son armée était prête à agir.

La Corée du Sud calme le jeu

Du côté de la Corée du Sud, on s'inquiète. Mais ce jeudi matin, son président Moon Jae-in a promis à son peuple qu'aucune guerre ne se déroulerait sur leurs terres : "Tous les Sud-Coréens ont travaillé si dur pour reconstruire le pays qui était en ruines après la guerre de Corée", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à l'occasion de ses 100 premiers jours de présidence.

"J'empêcherai la guerre à tout prix. Alors je veux que tous les Sud-Coréens soient convaincus qu'il n'y aura pas de guerre", ajoute-t-il. Mais le peuple sud-coréen sait très bien que les armes de son colérique voisin ont la capacité de venir s'écraser sur leur pays, ce qui relancerait une guerre armée et entraînerait un chaos sur la péninsule...

Le président sud-coréen souhaite également passer un message à son allié américain en déposant un veto à toute action militaire de Washington sur la péninsule de Corée : "Personne ne peut prendre de décision sur une action militaire sur la péninsule coréenne sans notre consentement". Les Etats-Unis n'auraient donc pas une marge de manœuvre aussi puissante que ce que Donald Trump voudrait bien laisser croire.

La Corée du Sud favorable au dialogue avec le Nord

Pour Moon Jae-in, les réponses de Donald Trump à Kim Jong-un ne sont pas condamnables, et ne reflètent pas une réelle volonté de mener une action militaire. Séoul estime que Washington ne cherche qu'à faire pression sur Pyongyang, en sachant très bien qu'aucun conflit armé n'aura lieu. Dans tous les cas, Moon Jae-in, ancien avocat des Droits de l'Homme, sera toujours favorable au dialogue avec 'l'ennemi du nord', mais sans s'opposer aux sanctions infligées par la communauté internationale au régime dictatorial de Kim Jong-un. Ce positionnement a d'ailleurs souvent été critiqué...

Malheureusement, depuis l'arrivée à la présidence de la Corée du Sud de Moon Jae-in, Pyongyang a toujours rejeté les invitations de son voisin à discuter sereinement autour d'une table.

Pour que les pourparlers soient couronnés de succès, il faut d'abord que la Corée du Nord cesse ses provocations orales et militaires, ce qu'elle ne semble pas disposée à faire pour le moment. Kim Jong-un semble bien plus occupé à équiper ses missiles d'une tête nucléaire qu'à discuter avec Séoul. Et une armée de diplomates n'y fera rien. Au sud, on craint que les scientifiques nord-coréens ne parviennent à leurs fins, conformément aux volontés de leur leader ; la ligne rouge serait alors définitivement franchie...