Ce samedi matin, Kim Jong-Un, le leader de la Corée du Nord, a pris la parole suite à un nouveau tir de missile effectué hier. Il s'agit de son septième test. L'objectif ? Disposer d'un "équilibre des forces" avec les Etats-Unis, l'ennemi historique. Le jeune dirigeant coréen a également annoncé que son pays était sur le point de disposer de l'arme nucléaire : "Le but final est [...] de faire en sorte que les dirigeants américains n'osent même plus envisager une option militaire contre nous". Pyongyang a donc décidé d'ignorer les dernières mises en garde de l'ONU et de poursuivre le développement de son arsenal de guerre.
Selon l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, les "capacités nucléaires" du pays ont récemment été augmentées, permettant ainsi le test de missile organisé hier.
De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence suite au nouveau tir nord-coréen. Il parle "d'actes scandaleux hautement provocateurs", et ajoute que le danger ne se trouve pas uniquement autour de la péninsule coréenne. Tous les états membres de l'ONU sont concernés, au nom de la solidarité internationale.
Les Etats-Unis en danger ?
Le tir réalisé ce vendredi est un tir de missile Hwasong-12. Selon David Wright, membre d'une association de scientifiques américains, les missiles de la Corée du Nord peuvent désormais atteindre avec certitude l'île de Guam, territoire d'outre-mer appartenant aux Etats-Unis et situé au beau milieu de l'océan Pacifique.
En revanche, on ignore encore la précision des missiles nord-coréens, ainsi que leur charge exacte.
Dans tous les cas, le message du régime de Pyongyang est clair : même suite aux récentes sanctions de la communauté internationale et au blocus mis en place contre le pays, le programme militaire et nucléaire lancé par la Corée du Nord se poursuivra.
Selon un membre du Forum sud-coréen de la Défense et de la Sécurité, dont les propos ont été recueillis par l'Agence France-Presse, les progrès du régime de Kim Jong-un sont rapides, et le missile Hwasong-12 pourra être utilisé dans le cadre de combats d'ici trois à cinq ans. Cependant, il semble impossible et irréaliste que la Corée du Nord parvienne à disposer un jour d'un arsenal militaire identique à celui des Etats-Unis.
Nouvelles sanctions de l'ONU
En attendant que le rapport de la nouvelle réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU soit publié, on connaît les sanctions appliquées contre Pyongyang suite au tir de missile du 03 Septembre dernier. Elles concernent cette fois l'importation par la Corée du Nord de pétrole et de produits raffinés, mais aussi l'exportation de textile, qui seront désormais bloquées. Il s'agit du huitième train de sanctions contre le régime de Kim Jong-un, qui ne semble pas prêt à faire marche arrière pour le moment.
Par ailleurs, les chefs d'état russe, Vladimir Poutine, et français, Emmanuel Macron, souhaitent la reprise de "négociations directes" avec le nord de la péninsule coréenne.
Ils misent uniquement sur des moyens "politiques et diplomatiques", et écartent la possibilité d'une déclaration de guerre. Mais il ne faut pas oublier que les négociations diplomatiques avec Kim Jong-il, le père de l'actuel dirigeant, étaient déjà gelées depuis 2008.
De leur côté, les Etats-Unis, par la voix du président Donald Trump, ont déclaré que l'option militaire était toujours d'actualité si jamais il fallait utiliser la force pour calmer les ardeurs belliqueuses de la Corée du Nord. Il y a quelques jours déjà, l'administration américaine avait promis "le feu et la colère" à Pyongyang, qui avait répliqué en menaçant de tirer quatre missiles balistiques près de l'île de Guam. Quant à la Chine, allié historique de la Corée du Nord, elle estime ne pas être "à l'origine de l'escalade des tensions", et laisse son voisin s'opposer sans sourciller aux Etats-Unis.